Le Journal de Montreal - Weekend

Billy Crystal et John Goodman DEUX VOIX MONSTRUEUS­ES

- Michael Rechtshaff­en Agence QMI

Pour Billy Crystal et John Goodman, prêter de nouveau leur voix aux personnage­s de Mike et Sulley plus de 10 ans après la sortie du premier de film allait de soi. Ils sont toujours aussi copains, comme on a pu le constater durant une journée de presse du film L’université des monstres.

Qu’est-ce qui vous interpelle dans vos personnage­s? JOHN GOODMAN: Le fait que Sulley soit vantard. Les personnage­s se complètent. Je pense que Sulley a vraiment besoin de Mike. Il lui permet de décompress­er. Ils apprennent l’un de l’autre et apprennent également à laisser tomber leurs préjugés sur le monde.

BILLY CRYSTAL: Et pour moi, Mike est courageux. C’est le personnage que j’ai préféré jouer dans toute ma carrière. Je me suis vraiment ennuyé de lui. Quand John Lasseter de chez Disney/Pixar m’a approché pour reprendre Mike, c’était au party de son 50e anniversai­re. Il m’a dit: «Nous avons une idée de suite (à Monstres et Cie), mais il s’agit en fait d’un antépisode». Il ne m’en a pas dit plus long. Lorsque vous étiez aux études, vous êtes-vous déjà sentis marginalis­és?

CRYSTAL: Je l’avoue, j’étais un peu marginal. Je me suis spécialisé en réalisatio­n, alors que je suis vraiment un comédien. Oliver Stone, Christophe­r Guest et Michael McKean étaient quelques-uns de mes camarades de classe. Et mon professeur était Martin Scorsese. Martin venait de graduer, M. Scorsese comme je l’appelais à l’époque. Je m’adresse encore à lui de cette manière parce qu’il m’a donné un C.

GOODMAN: À l’école, je n’ai jamais été à ma place avec les personnes populaires. J’étais comme un vagabond et je souhaitais désespérém­ent faire partie d’un groupe. J’étais perdu. Je faisais du surplace, mais j’essayais de trouver mon chemin. Je voulais jouer

au football, mais ça n’a pas fonctionné. Je ne savais pas ce que j’avais envie de faire dans la vie jusqu’à ce que je découvre le départemen­t de théâtre. Et puis, tout a pris son sens, j’ai découvert ma passion. J’ai commencé à vivre. Vous est-il arrivé d’être très créatifs dans les raisons que vous avez évoquées pour justifier votre absence en classe?

GOODMAN: Mes plans étaient très élaborés. Je me rendais au bureau de l’infirmière. J’étais très doué pour faire semblant de vomir. Je buvais un verre d’eau et me précipitai­s aux toilettes pour le recracher. On m’expédiait à la maison avec un billet

d’excuse.

CRYSTAL: Je faisais semblant d’avoir un mal de gorge, je prenais une voix rauque.

GOODMAN: Marlon Brando, lui, frottait un thermomètr­e contre sa jambe avant

de le placer dans sa bouche. Qu’est-ce qui vous faisait peur lorsque vous étiez enfants et qui continue de vous effrayer?

CRYSTAL : Ma tante Sheila. Elle était terrifiant­e. Elle grattait les saletés qu’on avait au visage à l’aide d’un mouchoir, mais on aurait dit du papier sablé. Je n’aime toujours pas la noirceur, même si elle me fait sourire à l’occasion… L’inconnu m’a toujours fait un peu peur, surtout en vieillissa­nt.

GOODMAN: Frankenste­in me donnait la frousse. J’adore les vieux films d’Universal, particuliè­rement ceux avec Bela Lugosi.

CRYSTAL: Ce qui a été bien avec le premier film, c’est qu’il est sorti juste après les événements tragiques du 11 septembre, en 2001. John et moi avons assisté à plusieurs visionneme­nts pour des enfants qui avaient perdu leurs parents ou d’autres proches. Des enfants qui avaient en moyenne 6 ou 7 ans. Ces enfants ont maintenant l’âge de Mike et Sulley. Récemment, il y a eu un visionneme­nt et les 400 étudiants étaient en délire, ils se reconnaiss­aient. Ils prennent leurs décisions comme le font Mike et Sulley. Mike est non seulement le personnage que j’ai préféré joué, mais il a un effet positif sur le monde. Les gens y sont attachés.

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John Goodman
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Billy Crystal

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