Le Journal de Montreal - Weekend

GROS DÉFI POUR UN DERNIER TOUR DE PISTE

- Emy-Jane Déry Agence QMI

Après des mois de travail acharné, l’équipe du Moulin à images présentera la première de la dernière édition du spectacle, demain soir, sur les silos de la Bungee, à Québec.

Pour mettre sur pied le concept du premier Moulin, Robert Lepage et son équipe ont épluché le travail de Norman McLaren. Ce maître du cinéma d’animation a expériment­é plusieurs techniques, dont le stop motion et la pixilation.

«Ça a été naturel quand on s’est rencontré, Robert et moi, l’année dernière, et qu’on s’est questionné sur la suite du Moulin en se demandant qu’est-ce qui pourrait faire un bon show. Norman Mclaren s’est vite imposé à nous», a expliqué Steve Blanchet, coïdéateur du Moulin à images.

La création de sa dernière édition aura été tout un défi technique. Par le passé, l’équipe créait son propre matériel et avait l’entière latitude de choisir le contenu des projection­s.

Cette année, le niveau de complexité était un peu plus élevé. «Avec McLaren, il a fallu qu’on honore son travail, qu’on trouve la bonne façon de faire beau, com- préhensibl­e, mais dans le respect de son oeuvre. Ça a été un gros défi à ce niveaulà», a mentionné M. Blanchet.

TRAVAIL INTENSE

Au fil des ans, l’équipe du Moulin a acquis une expérience notable. «La pression de vouloir livrer la marchandis­e est toujours là, mais, en même temps, nous sommes rendus connaissan­ts de la projection architectu­rale et de la Bungee», a souligné Steve Blanchet.

La charge de travail demeure toutefois impression­nante. Depuis plus de deux mois, une équipe de 15 personnes travaille jour et nuit sur la production des images chez Ex Machina, la compagnie de production et de création du Moulin.

«Elles sont là avec leur sleeping et elles travaillen­t comme des damnés pour faire arriver le spectacle», a dit le coïdéateur. Pour en arriver à la plus grande projection architectu­rale jamais conçue, il faut 27 projecteur­s, soit l’équivalent de 25 films Imax, un lourd contenu. «Uniquement pour créer 10 secondes d’animation du spectacle, chacun des 27 ordinateur­s peut prendre jusqu’à 20 heures», a affirmé Steve Blanchet.

HUMOUR AU RENDEZ-VOUS

Comme on le sait, le contenu du Moulin a été 100 % renouvelé pour l’édition 2013. Notamment créateur de courts métrages rigolos, qui étaient à l’époque diffusés avant de longs programmes aux cinémas, Norman McLaren apportera un nouvel aspect encore jamais vu au Moulin à images.

«Cette année, on y retrouve plein d’humour, ce qui n’était pas le cas par le passé», a constaté M. Blanchet, à la suite du visionneme­nt de la générale. «Les gens vont tout de même retrouver certains effets du bon vieux Moulin », a-t-il assuré.

UN AU REVOIR

Ce sera la 6e et dernière année du Moulin à images à Québec. Aucune exportatio­n du produit ni présentati­on spéciale ne sont prévues pour l’instant. Selon Steve Banchet, de cette aventure, il restera une riche expertise locale en matière de projection architectu­rale puisque tous les gens de l’équipe de production ont été spécialeme­nt formés.

«Ce bassin de connaissan­ce demeure à Québec. On est tous plus riches d’une équipe qui peut faire des shows de cette envergure-là ici, ou ailleurs dans le monde, a-t-il souligné. Les gens qui ont participé au projet sont tous à Québec, disponible­s et formés; alors c’est sûr qu’un jour le Moulin à images va avoir des petits frères.»

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