Le Journal de Montreal - Weekend

LE THÉÂTRE SELON... SERGE DENONCOURT

Reconnu par ses pairs et l’industrie du théâtre comme l’un de nos meilleurs metteurs en scène au Québec, Serge Denoncourt multiplie les projets aussi bien que les succès. Si bien, qu’il est en demande tant au Québec qu’à l’étranger. Le célèbre metteur en

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

Pour la prochaine saison automne-hiver, Serge Denoncourt mettra en scène trois pièces dont Cyrano de Bergerac au TNM, Rouge au Rideau Vert ainsi que

Les liaisons dangereuse­s chez Duceppe. Comme il est celui qui a mis en scène le grand succès de l’été dernier, Le pré

nom, nous avons tenu à ce qu’il nous révèle quelques trucs du métier.

De quelle façon justifiez-vous le succès de la pièce Le Prénom?

Un succès arrive lorsque plusieurs éléments sont réunis. Il faut un bon texte et une bonne équipe qui se dirige vers la même direction. Quand cette formule est respectée, de règle générale ça donne du bon théâtre. J’avais tous les éléments essentiels en main pour monter Le Prénom. D’ailleurs, en lisant le texte de cette pièce, seul dans mon salon, j’ai ri comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps. Déjà c’était de bon augure. Mais il n’y a pas de recette magique. Pour ma part, mon instinct est le meilleur outil.

Quels sont, selon vous, les éléments clés d’une bonne pièce de théâtre pour gagner la faveur du public, que ce soit du théâtre d’été ou convention­nel?

Je ne crois pas qu’il y a du grand théâtre et du petit théâtre ou du théâtre d’été et du théâtre d’hiver. La sémantique ici n’est pas ce qui compte. Je crois plutôt qu’il y a du bon théâtre et du mauvais théâtre. Le texte tout comme la distributi­on sont des éléments importants, mais avant tout, il faut savoir choisir le bon acteur pour le bon rôle. C’est la clé.

Qu’en est-il du budget consacré à une pièce de théâtre? Son importance sera-telle proportion­nelle à son succès?

Non, je ne suis pas vraiment en accord avec ça. Évidemment, si on paye le gros prix pour avoir un acteur qui jouit d’une grande notoriété ça peut aider, mais il y a aussi de très bons acteurs qui ne sont pas très connus. On a eu cette année certains grands succès où les budgets étaient importants alors que certaines pièces, je pense notamment au Théâtre La Licorne, ont travaillé avec peu de budget et pourtant, ils ont connu aussi de grands succès. Le budget est surtout intéressan­t pour les artistes, mais n’est pas toujours un gage de succès. Malheureus­ement, le budget n’engendre pas le talent.

Comment choisissez-vous les pièces auxquelles vous voulez consacrer votre énergie?

C’est très simple, j’utilise la même méthode depuis 25 ans et ça m’a porté chance jusqu’à présent. Lorsque l’on me propose une pièce, je dois être en mesure de visualiser la pièce en lisant le texte. Si c’est le cas, j’accepte. À l’inverse, si je ne vois rien dans mon univers créatif, je refuse d’adhérer au projet. Je dois voir le spectacle spontanéme­nt dans mon esprit, sinon ça ne vaut pas la peine.

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