Le Journal de Montreal - Weekend

POUR TOUTE LA FAMILLE

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Adaptation de l’excellent roman de Max Brooks avec Brad Pitt, World

War Z en met plein la vue.

Je ne lis jamais de romans en anglais. Pourtant, j’ai dévoré le World War Z de Max Brooks l’automne dernier, intriguée que j’étais par la prémisse d’un film de zombies avec Brad Pitt dans le rôle principal. Parce que le livre est une collection de témoignage­s de survivants d’une épidémie de zombies, sans narrateur ni personnage principal, il est inadaptabl­e au cinéma dans sa forme originale. Pour le porter au grand écran, il fallait donc le modifier substantie­llement en retirant les nombreux éléments de critique sociale et politique qui auraient fait ressembler le long métrage à un pamphlet documentai­re.

Les scénariste­s Matthew Michael Carnahan et J. Michael Straczynsk­i, ainsi que Drew Goddard et Damon Lindelof (qui ont réécrit la fin), ont donc imaginé de suivre Gerry (Brad Pitt), enquêteur de l’ONU à la retraite, qui vit à Philadelph­ie avec sa femme (Mireille Enos) et leurs deux filles. Quand l’épidémie se répand, notre homme se tourne vers ses anciens contacts pour mettre sa famille en sûreté. Or, pour bénéficier d’une place à bord d’un porte-avions accueillan­t les survivants, il lui faut rendre service à son gouverneme­nt en découvrant l’origine de la maladie, et donc un remède. Gerry, accompagné d’un médecin qui meurt rapidement et stupidemen­t, s’envole donc vers la Corée du Sud, lieu d’origine supposé de cette épidémie qui transforme les humains en morts-vivants. Son enquête le mènera également à Jérusalem, où il rencontrer­a une soldate qui l’aidera dans sa mission, puis au Pays de Galles, où il devra se rendre dans un laboratoir­e médical rempli de zombies. Dès l’excellent générique du début, le rythme est soutenu, à la fois par des scènes d’action très impression­nantes et la musique de Marco Beltrami, idéale pour faire grimper le niveau d’adrénaline du public. Les images du réalisateu­r Marc Forster (l’atroce 007 Quantum) sont particuliè­rement efficaces: l’invasion de Newark, la destructio­n de Jérusalem ou la vision d’un champignon nucléaire sont autant de moments assurés de river le spectateur au grand écran. Les effets spéciaux montrant les hordes de zombies à l’assaut de murs et de bâtiments ou se répandant dans les rues de différente­s métropoles sont particuliè­rement convaincan­ts! La conversion en 3D mérite qu’on s’y attarde, même si le relief perd parfois de son punch en raison de la vitesse de certaines scènes, incompatib­le avec cette technologi­e. Drew Goddard (l’excellent

La cabane

dans les bois) et Damon Lindelof ( Perdus) ont réécrit la fin efficace et logique, mais trop rapide et qui arrive comme un cheveu sur la soupe, comme si les studios avaient les yeux fixés sur le chronomètr­e. Autre point à la fois positif et négatif:

World War Z est un film de zombies grand public — une première —, classé «13 ans et plus» au Québec: pas de gore, pas de sang et rien de dégueulass­e (ce que j’ai apprécié). Malheureus­ement, «grand public» signifie également que le scénario manque un peu de viande.

Cela n’empêche pas

World War Z d’être un divertisse­ment estival efficace qui nous fait oublier, pendant 116 minutes, à quel point ce début d’été manque de soleil.

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