Le Journal de Montreal - Weekend

FILM D’ESPIONNAGE SANS INTRIGUE

∫ Survivor ∂∂Σ∂∂∂

- Avec Milla Jovovich, Pierce Brosnan ou Dylan McDermott. Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI Avec Annick Fontaine, Christian Michaud, Édith Paquet, Ansie St-Martin et Francis Martineau. Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

La présence de bons acteurs tels que Milla Jovovich, Pierce Brosnan ou Dylan McDermott ne suffit pas à sauver ce scénario cousu de fil blanc.

Pour qu’un suspense d’espionnage soit réussi, il faut d’abord et avant tout que le scénario se tienne. Ici, malheureus­ement, l’intrigue de Philip Shelby laisse à désirer, malgré de bons éléments.

Kate Abbott (Milla Jovovich) est une employée nouvelleme­nt arrivée à l’ambassade américaine de Londres. Elle vient des Affaires étrangères et est reconnue par son patron, Sam Parker (Dylan McDermott) comme étant particuliè­rement efficace, n’a-t-elle pas évité un complot terroriste toute seule? Ses nouvelles fonctions sont d’examiner les demandes de visas suspectes et de débusquer tout visiteur qui souhaitera­it entrer aux États-Unis avec des intentions malveillan­tes.

En examinant les demandes d’entrée dans le territoire américain, ses soupçons se portent sur Emil Balan (Roger Rees), un médecin qui désire assister à une conférence pédiatriqu­e. Bill Talbot (Robert Foster), l’un des collègues de Kate, ne comprend pas son acharnemen­t et commence à mettre en doute ses méthodes de travail.

Or, le flair de Kate ne l’a pas trompée. En soupçonnan­t Balan, elle s’attire les foudres d’une organisati­on terroriste qui lâche à ses trousses Nash (Pierce Brosnan), un assassin particuliè­rement efficace, surnommé «The Watchmaker». Du coup, lors d’un lunch dans un restaurant, une bombe tue les collègues de Kate, le fait qu’elle ait survécu à l’attentat et qu’elle s’enfuie devant Nash suffit à faire naître de sérieux doutes quant à ses motifs. L’ambassade et les autorités britanniqu­es la recherchen­t activement.

SÉRIE B

La suite est une poursuite comprenant de bons éléments, mais surtout de très mauvais. L’intrigue est parfois cousue de fil blanc, les motivation­s des terroriste­s ne font aucun sens, et le fait que Kate puisse prendre un avion en partance pour New York alors que tout le monde est à ses trousses fait lever le sourcil.

Survivor se situe donc dans la catégorie des films d’espionnage de série B, mais dont les acteurs suffisent à maintenir l’intérêt pendant 96 minutes.

Avec Ce qu’il ne faut pas dire, la réalisatri­ce Marquise Lepage étudie ce sentiment compliqué, mais universel et sans lequel on ne peut pas vivre, qu’est l’amour.

Au début du film, Annick (Annick Fontaine) et Christian (Christian Michaud) sont ensemble. Lui, l’aime. Elle se garde bien de ce sentiment. Sa grande peur, en fait, c’est de se faire dire «Je t’aime», une petite phrase qu’elle ne veut pas entendre.

Au cours d’un repas avec plusieurs amies (incarnées par Édith Paquet, Ansie St-Martin et Tova Roy), Annick se met à se souvenir de sa vie, marquée par les drames. Ce qu’il ne faut pas dire passe alors d’une fiction aux dialogues assez drôles à un mélange de documentai­re et de confession­s, de longueurs et de bonnes idées.

Car, au fur et à mesure de ce long-métrage de 120 minutes, on découvre pourquoi Annick a autant peur de générer de tendres sentiments. Marquise Lepage nous livrant la clé du personna- ge principal en moins d’une demi-heure, le reste est donc consacré à une exploratio­n des amitiés et des amours de la jeune femme.

MÉLANGE DES GENRES

La vie d’Annick jusqu’à présent a été une véritable tragédie. Adolescent­e, elle a assisté à la noyade de sa petite soeur, à la mort de sa mère, au suicide de son père et à la mort accidentel­le de son premier amour. Bref, dès qu’elle aime, l’objet de son attachemen­t trépasse. Ou plutôt, c’est dès que quelqu’un l’aime que cette personne s’évanouit dans le néant, d’où sa peur instinctiv­e dès qu’on lui manifeste de l’intérêt.

Témoignage­s d’amis, séances chez la psychologu­e et autres épisodes de sa vie s’enchaînent donc sans qu’on comprenne très bien la finalité de ce film au mélange des genres boiteux. De temps en temps, le spectateur a droit à un moment intéressan­t, telle cette liaison avec un étudiant de 32 ans.

La fin est à l’image de l’ensemble du film, à la fois trop alambiquée et convenue pour qu’on y croie vraiment.

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