Le Journal de Montreal - Weekend
LE NOUNOURS EST FATIGUÉ
Le problème avec les suites, c’est qu’elles ne sont que très rarement égales à l’original et, malheureusement, Ted 2 ne tient pas la route. Ted 2 ∂∂Σ
Coécrit et réalisé par Seth McFarlane, ce Ted 2 fait plus penser à Mille et une façons de mourir dans l'Ouest qu’aux aventures précédentes de l’ourson déjanté. Car cette fois-ci, John Bennett (Mark Wahlberg) n’est plus avec Lori (Mila Kunis, vue dans le volet précédent, mais absente de celui-ci). Ils sont séparés, la jeune femme ne pouvant plus supporter l’attitude nonchalante de son amoureux.
Ted (doublé, en version originale, par Seth McFarlane) va un tout petit peu moins mal. Il épouse Tami-Lynn (Jessica Barth, vue dans le premier opus), et le couple ne tarde pas à vouloir fonder une famille afin d’essayer de régler ses problèmes.
Or, le nounours a beaucoup de choses – dont une vulgarité hors du commun et un humour cynique décapant –, mais pas d’organe reproducteur. Impossible, donc, d’engendrer un enfant (on passe sur le questionnement quant à l’aspect qu’aurait le rejeton en question). Deux solutions s’offrent donc au couple. La première est le don de sperme, que Ted demande à John – et je vous passe la scène avec Mark Wahlberg dans la clinique de fertilité. La deuxième, c’est l’adoption.
Or, nous le savons bien, Ted n’est pas une personne. Il n’a donc, pour l’administration américaine, aucune existence légale et ne peut adopter d’enfant. Sauf que nos deux compères sont bien décidés à aller régler la question devant un juge. Ils tombent sur une avocate, Sa- mantha Leslie Jackson (Amanda Seyfried), dont le nom est sujet à blague et qui, comme les deux amis, ne dédaigne pas de fumer un petit joint de temps en temps.
Malheureusement, un premier magistrat décide que l’ourson n’est pas une personne et le trio de choc (oui, vous avez raison de flairer une attirance entre John et Samantha) se met en quête du super méga génial avocat spécialisé en droit civique, Patrick Meighan (Morgan Freeman) afin de porter la cause en appel.
PHILOSOPHIQUE
Ted 2, par le sujet traité, peut faire penser à l’un de ces contes philosophiques en vogue au siècle des Lumières. Les revendications de l’ours font penser à la lutte des Noirs américains pour mettre un terme à la ségrégation raciale et pour obtenir un statut de citoyen à part entière.
Quant à la formule, elle détonne. Seth McFarlane n’a pas calmé le nounours, toujours aussi antipolitiquement correct (et c’est tant mieux). Mais «trop», c’est comme pas assez. L’avalanche de gags fait sourire, mais pas toujours rire, de sorte qu’on finit par se lasser, comme dans Mille et une façons de mourir dans l'Ouest. Dommage.