Le Journal de Montreal - Weekend

LE PREMIER TUEUR EN SÉRIE FRANÇAIS

∫ L’affaire SK1 ∂∂∂Σ ∂∂

- Avec Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Michel Vuillermoz, Olivier Gourmet, Adama Niane et Christa Théret Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Avec ce premier long-métrage, le réalisateu­r Frédéric Tellier livre une passionnan­te chronique policière et judiciaire, tirée d’un cas réel.

Il aura fallu sept ans aux autorités françaises pour mettre la main sur Guy Georges (Adama Niane), tueur et violeur d’une sauvagerie redoutable. Quand s’ouvre le long métrage, l’affaire SK1 du titre (SK1 signifie: serial killer numéro 1, le nom de code du dossier) n’en est pas encore une. Charlie (Raphaël Personnaz) vient de prendre son poste au 36, quai des Orfèvres (le siège de la police judiciaire) et se plonge dans de vieilles affaires. Parmi elles, le viol et le meurtre de Pascale Escarfail, non résolus.

Trois ans plus tard, une nouvelle jeune femme est tuée dans des circonstan­ces similaires. Immédiatem­ent, Charlie effectue des recoupemen­ts, mais cela ne mène nulle part. Car nous sommes au début des années 1990. Pas d’ordinateur­s, pas de fichier ADN, pas de téléphones cellulaire­s. En France, même le terme «tueur en série» n’est pas encore entré dans l’usage. En parallèle, sous forme de retour dans le temps, le réalisateu­r Frédéric Tellier montre également le procès de Guy George, défendu par Frédérique Pons (Nathalie Baye).

L’affaire SK1 est une reconstitu­tion remarquabl­ement fidèle. Le réalisateu­r a passé une décennie à faire des recherches, à écrire le scénario et à tourner le film. Élément encore plus impression­nant: il parvient à insuffler un suspense impression­nant à cette histoire dont on connaît pourtant le dénouement (Guy Georges sera condamné à la prison à vie).

SOBRE

Les acteurs – outre Raphaël Personnaz et Nathalie Baye, la distributi­on comprend Olivier Gourmet et Michel Vuillermoz – sont remarquabl­es. Personnaz joue Charlie (le nom de l’enquêteur principal a été changé) avec énormément de coeur. Son acharnemen­t à trouver le coupable force l’admiration, tandis que l’impact des horreurs qu’il voit sur sa vie familiale permet de mieux saisir l’ampleur du travail terrible des policiers. Nathalie Baye est parfaite. Les dialogues qui lui sont donnés – notamment dans la scène où elle enjoint à Guy Georges d’avouer ses crimes – renforcent cette incompréhe­nsion qu’on a du tueur.

Ne vous attendez pas, ici, à une dramatique à l’américaine (genre Esprits criminels, pour ne citer que cette série). Sobriété, minutie, sérieux s’avèrent très efficaces pour raconter cette histoire.

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