Le Journal de Montreal - Weekend

EXPÉRIMENT­ER ET ÉVOLUER

- Yves Leclerc Le Journal de Québec

On pourrait penser que IAM commence peut-être à faire du surplace après 26 ans de carrière, mais c’est loin d’être le cas. Le collectif originaire de Marseille continue de carburer à l’évolution et à l’expériment­ation.

Au bout du fil, Shurik’n, qui est là depuis les tout débuts, précise que c’est même une source de motivation.

«Notre but est d’arriver avec des morceaux différents et un album qui ne ressemblen­t pas au précédent. Cet état d’esprit nous force à l’innovation, à la créativité et à sortir des sentiers battus», a-t-il lancé.

La formation complétée par Akhenaton, Imhotep, Kephren et Kheops fêtera en 2019 ses 30 ans de carrière.

Une longévité, précise Shurik’n, qui s’explique par le plaisir toujours présent de jouer avec les mots, les rimes, les sons et les rythmes.

«Il n’y a pas de secret. On a toujours l’amour du hip-hop et on prend beaucoup plaisir à ce que l’on fait. On évite aussi, de se prendre au sérieux», a laissé tomber le rappeur de 49 ans.

LES ÉTATS-UNIS

IAM a lancé en novembre 2013 son septième album studio intitulé … IAM. Un disque constitué principale­ment de pièces qui n’avaient pas été retenues pour Arts Martiens.

Le succès d’Arts Martiens et de …IAM ont amené la compagnie de disques Def Jam France à signer la formation pour deux autres albums.

Le collectif n’a jamais eu l’intention, nouveau contrat ou non, d’arrêter de danser le mia.

«Arrêter le rap, non, ce n’est pas possible. On aurait poursuivi sur les planches et sous une autre forme. IAM est un groupe de scène qui donne en moyenne 200 ou 300 concerts entre chaque album. Ça n’aurait pas empêché le groupe de continuer», a-t-il dit.

IAM revient d’une série de spectacles que le groupe a présentés aux États-Unis avec des arrêts à Fort Lauderdale, New York, Boston, Chicago, Houston, en Nouvelle-Orléans et à Los Angeles.

«On avait déjà joué à Central Park en juin 2013 devant 7000 personnes et c’était bien. On a collaboré, au fil des ans, avec des gens assez connus sur la scène du hip-hop là-bas et cela a contribué à nous y faire connaître. On retrouve aussi dans certaines de ces villes de grosses communauté­s françaises», a-t-il indiqué.

UN GROUPE DE SCÈNE

Shurik’n explique qu’il y a aussi des anglophone­s qui vont voir IAM.

«Ils viennent pour la musique, comme nous on allait voir des concerts de ‘ricains’ à l’époque et où on ne comprenait pas toujours les paroles», a-t-il fait remarquer.

Le hip-hop mentionne le «rappeur» n’est pas uniquement constitué sur les textes.

«Le côté social associé aux paroles est important, mais il y a aussi l’aspect scénique, divertisse­ment, festif et ‘club’ qui est à la base du hip-hop. C’est ce qui a été à la base de ce mouvement lors de sa naissance. Le discours et le ‘rap’ ont suivi six ans plus tard et le discours engagé est arrivé par la suite», a raconté Shurik’n.

IAM, comme l’ensemble des artistes et des formations musicales, est touché par le déclin entourant les ventes d’albums.

Pas question, toutefois, pour Shurik’n de se plaindre de cette situation.

«Il y a beaucoup d’autres choses qui compensent. Nous sommes essentiell­ement un groupe de scène et on a toujours été comme ça. C’est ce qui nous permet de ne pas être dépendants des ventes d’albums et de pouvoir garder aussi l’esprit à la créativité. Avec des échéances qui te prennent à la gorge, tu peux difficilem­ent être disposé à créer», a-t-il laissé tomber. IAM se produira jeudi à 21 h 30 sur la scène Bell. Chester Watson, Samian et De La Soul se succéderon­t à partir de 18h30 sur les planches. IAM sera aussi en concert vendredi à l’Olympia de Montréal.

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