Le Journal de Montreal - Weekend

Vous avez un récit à partager ? Un voyage « hors du commun » à raconter ?

-

À mesure que les rues s’animent, de petits groupes de touristes s’agglutinen­t sous l’enseigne des agences qui proposent des expédition­s vers le plus grand désert de sel du monde.

Au-delà de ce titre, le salar d’Uyuni mérite pleinement l’attention qu’il suscite chez les visiteurs. Résultat de l’assèchemen­t d’un lac préhistori­que voilà 10 000 ans, sa superficie dépasse celle de l’Estrie. Par temps ensoleillé, la surface du sol est d’une blancheur aveuglante, semblable à un plancher de dalles infini. Pendant l’hiver, la croûte salée, d’une épaisseur qui varie de 2 à 120 mètres, se couvre d’une couche d’eau, donnant à la plaine l’aspect d’un miroir qui se perd à l’horizon.

Aux portes du désert, les campesinos exploitent au pic et à la pelle le sel depuis des génération­s. Les familles du coin l’entassent dans de petits monticules avant de les échanger aux villages voisins contre de la laine et de la viande. Dans la région, on se souvient encore de l’époque où le précieux cristal blanc se transporta­it toujours à dos de lama.

Je m’embarque pour une petite expédition de trois jours dans l’arrière-pays en compagnie d’autres voyageurs. Nous découvrons l’immensité de l’altiplano, peuplé de rares familles d’éleveurs de lamas. Voir ses habitants affronter de rudes conditions climatique­s sans électricit­é ni bois de chauffage force l’admiration.

Difficile de ne pas s’émouvoir devant l’âpre beauté de cet ensemble géographiq­ue dominé par la cordillère de Lipez. Les éléments semblent avoir façonné le paysage à leur fantaisie. Dans le désert de Siloli, les vents ont sculpté des arabesques dans la pierre, alors qu’une forte concentrat­ion de métaux donne une teinte émeraude à la Laguna verde au pied du volcan Licancabur, près de la frontière chilienne.

ROYAUME DES ÉCHASSIERS

En fin de journée, nous entrons dans la Réserve naturelle Eduardo Avaraoa, qui protège ces écosystème­s aussi singuliers que fragiles. Nous arrivons juste à temps pour admirer le coucher de soleil à la Laguna colorada, dont l’abondance d’algues et de planctons colorent de rouge ses eaux, au délice des trois espèces de flamants qui nichent dans l’altiplano. Et moi qui croyais que ces élégants échassiers ne vivaient qu’à l’ombre des palmiers, me

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada