Le Journal de Montreal - Weekend
PEYTON REED AUX COMMANDES
Un film de super héros avec Paul Rudd, Michael Douglas et Evangeline Lilly, et dont le réalisateur, Peyton Reed, est connu pour ses comédies (dont Monsieur oui avec Jim Carrey), c’est l’incroyable pari des studios Marvel.
En entrevue avec l’Agence QMI, le cinéaste lève le voile sur de nombreux aspects de la superproduction au budget de 130 millions $.
«Je prends comme un compliment le fait que vous disiez qu’Ant- Man ne cadre pas avec les autres Marvel. Je tenais vraiment à faire quelque chose de différent, de beaucoup plus humoristique afin de souligner l’absurdité du propos. Un homme qui contrôle des fourmis, qui rapetisse… tout cela est absurde. En tant qu’admirateur de bandes dessinées, je voulais rendre cela», indique Peyton Reed.
Arrivé à mi-parcours, alors que la majorité des acteurs – Paul Rudd, Michael Douglas, Evangeline Lilly, Corey Stoll – avaient été choisis, le cinéaste a néanmoins réussi à apporter sa touche particulière à ce long métrage.
Car, à la base, Ant-Man est l’histoire de Scott Lang (Paul Rudd), engagé par Hank Pym (Michael Douglas), l’un des fondateurs des Avengers, pour endosser son costume de super héros qui lui permet de rapetisser et de devenir d’une force surhumaine afin d’éviter que ces pouvoirs ne tombent entre de mauvaises mains.
«J’ai voulu, tout d’abord, augmenter l’aspect comique. Ensuite, j’ai souhaité insister sur le parallèle entre Scott et Hank, tous deux étant des pères qui ont des relations complexes avec leur fille. Hank veut se rapprocher de Hope (Evangeline Lilly) et Scott souhaite retrouver sa place auprès de sa fille.»
MICHAEL DOUGLAS, SUPER HÉROS IMPECCABLE?
Sans contredit, sous l’impulsion de Peyton Reed, le personnage de Hank Pym a pris de l’importance. «C’est quelqu’un dont les actions sont motivées par la culpabilité», de souligner le réalisateur, ce qui en fait un personnage «torturé et tragique, hanté par la mort de sa femme».
Et même s’il n’a pas choisi Michael Douglas, Peyton Reed ne peut que se féliciter du fait qu’il fasse partie de la distribution. «C’est un acteur de haut calibre. J’ai été impressionné par ce qu’il a amené au personnage, par son adhésion au rôle.»
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les scènes d’action qui ont fait le plus peur au réalisateur, mais la séquence d’ouverture dans laquelle on voit Hank Pym dans les années 1980.
«Tout le monde sait à quoi ressemblait Michael Douglas il y a 25 ans et j’avoue que cette scène me terrifiait. D’autant que c’était celle qui ouvrait le film et, si elle n’était pas réussie, le public allait débarquer. Nous avons fait appel à une compagnie d’effets spéciaux qui s’appelle Luma. Nous avons filmé la scène avec Michael Douglas, sur le visage duquel nous avions mis des capteurs. Puis, nous avons embauché une doublure ressemblant à Michael qui, après avoir regardé Liaison fatale, Wall Street, etc., savait comment il jouait et était capable de l’imiter. La compagnie a ensui- te passé le tout dans une machine spéciale et voilà. La ressemblance est étonnante. Quand il s’est vu, Michael a éclaté de rire, il n’en revenait pas!»
FAIRE DES CHOSES IMPOSSIBLES
D’ailleurs, le réalisateur n’a pas caché qu’il adorerait revenir à la barre d’un antépisode mettant en vedette l’acteur (Michael Douglas a d’ailleurs mentionné dans plusieurs médias qu’il aimerait que Catherine Zeta-Jones incarne sa femme à l’écran!). Quand on lui demande comment il explique la popularité actuelle des super héros, Peyton Reed n’hésite pas une seconde. «D’abord, je pense que cela répond à un besoin de vouloir faire des choses impossibles, comme de rapetisser ou de voler. Ensuite, c’est aussi une manière, pour chacun, de s’améliorer par procuration. Nous avons tous envie de devenir meilleurs, de nous surpasser et c’est ce que nous montrent ces personnages.»
Ant-Man est actuellement à l’affiche dans les salles du Québec.