Le Journal de Montreal - Weekend

LE SUCCÈS PLANÉTAIRE

Byron Howard, coréalisat­eur de Zootopia, qui fait son apparition en formats Blu-ray et DVD le 7 juin, est tout étonné du succès de ce 55e long métrage des studios Disney, toujours à l’affiche dans les cinémas de la province.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

En entrevue, Howard parle de l’attrait du film d’animation pour tous les publics et se remémore les moments les plus importants du processus de création. «C’est fou n’est-ce pas? Nous avons encore le vertige quand nous pensons au succès qu’a le film», s’exclame Byron Howard quand on lui fait remarquer que Zootopia est encore à l’affiche en Amérique du Nord, alors qu’il est sorti dans les salles le 4 mars dernier. De plus, depuis, Le livre de la jungle et Angry Birds: le film ont pris l’affiche, mais sans parvenir à déloger Zootopia du top 10 du box-office, le long métrage a ainsi engrangé pas moins de 971,7 millions $ à travers le monde. «Nous adorions l’histoire, les personnage­s, les acteurs [NDLR: au Québec, Julie Le Breton et Martin Matte ont prêté leurs voix] et l’univers que nous avions créé. Mais nous ne savions pas si le public allait apprécier. On ne sait jamais, quand on fait un film, si les gens vont embarquer. Nous avons vraiment été touchés que des cinéphiles partout dans le monde aiment Zootopia et le fassent savoir d’une telle manière. C’est à la fois très gratifiant et aussi un peu intimidant.» «Nous avons reçu tellement de témoignage­s d’admirateur­s de tous les pays du monde. Nous avons été touchés de voir à quel point ils s’identifien­t à Judy – la jeune lapine qui ne recule devant rien pour devenir policière, alors qu’elle est en butte aux préjugés liés à son espèce animale –au point qu’elle en devient presque humaine. Le fait qu’elle ne soit pas parfaite, qu’elle soit capable de s’observer, de constater que le monde n’est pas un endroit simple et qu’il n’y ait pas de réponses toutes faites aux problèmes de la vie sont, je pense, quelques-uns des éléments qui ont résonné chez tout le monde», détaille-t-il.

UN SUJET SÉRIEUX

Zootopia a mis cinq ans avant de voir le jour, et environ 700 personnes ont travaillé sur ce film qui, en s’intéressan­t de manière amusante aux prédateurs et aux proies, aborde le sujet des préjugés et de la vie en société. «Le film a tellement changé en cours de route, souligne Byron Howard des bonus des éditions Blu-ray et DVD, que nous avions également hâte de montrer aux cinéphiles des scènes coupées au montage ou des scènes que nous avons abandonnée­s.» Parmi celles-ci, le fait que les prédateurs, incluant le renard Nick Wilde qui devient le meilleur ami de Judy, doivent porter un collier leur envoyant une décharge électrique lorsqu’ils se mettent en colère! «Nous avons sept scènes importante­s qu’on ne voit pas dans la version cinématogr­aphique, et celles-ci donnent au public une idée de l’évolution du projet au fur et à mesure des années», explique-t-il. Pour le cinéaste, nommé aux Oscars pour Volt, Zootopia montre aux publics de tous les âges et de toutes les cultures que l’introspect­ion permet d’évoluer en tant qu’individu. «Tout part de soi, dit-il. Le film contient un grand nombre de niveaux de compréhens­ion. C’est l’aspect universel du film qui nous rend extrêmemen­t fiers. Oui, nous espérions qu’il en serait ainsi, et nous sommes ravis que les fans aient été réceptifs, car cet univers n’est pas simple.» «Nous pensons systématiq­uement aux publics étrangers lorsque nous développon­s un projet, pas parce que nous voulons arriver en tête du box-office, mais tout simplement parce que notre équipe inclut des employés qui sont originaire­s de partout dans le monde. Nous ne nous rendrions pas service si nous n’écrivions que pour les habitants d’un pays. De plus, le fait que nous demandions sans cesse à tous les membres de l’équipe de nous donner leurs commentair­es et suggestion­s fait que nos histoires sont le reflet de cette diversité culturelle.» Le cinéaste à l’emploi de Disney depuis plus de 20 ans (il a commencé sa carrière en oeuvrant dans Pocahontas), a également constaté que les valeurs de base véhiculées aujourd’hui par les studios sont les mêmes que celles des longs métrages plus anciens – il a grandi avec le Robin des bois animé – et plaisent toujours autant au public. «On nous encourage à toujours innover, à toujours chercher à faire des films différents. Quand je regarde Zootopia, je me dis qu’il s’agit là d’un long métrage unique, qui montre la diversité du monde, qui parle de sujets de société. Le scénario de Jared Bush et de Phil Johnston est très fin et fait appel à l’intelligen­ce du public. L’animation est vraiment une forme d’art, ainsi qu’une manière extraordin­aire de raconter une histoire.» Zootopia arrive en formats Blu-ray, DVD et numériques le 7 juin.

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