Le Journal de Montreal - Weekend
PAUL SIMON EN FUME DU BON !
Chers lecteurs, Je vous écris ces lignes la mâchoire décrochée et les pupilles dilatées à souhait (je suis sobre, rassurez-vous).
Voyez-vous, Paul Simon – un monsieur de 74 ans qui tient plus du «pépère» que du freluquet, selon un vilain cliché – livre ici une «curiosité» incroyablement jouissive.
JURÉ CRACHÉ!
À une époque où plusieurs de ses congénères optent pour la facilité (bien que le second album de reprises de Sinatra à la sauce Dylan soit satisfaisant, il s’avère quand même prévisible...) ou pour la paresse (honte à vous et à votre dernier CD de blues sans âme, m’sieur Clapton!), Paul Simon propose une oeuvre aux ambitions démesurées.
Mieux encore, le tout demeure convivial.
Virtuose tout en étant humble. Un fait d’armes de plus en plus rare!
COCKTAIL CALORIQUE!
Mariant musiques africaines (sans être nécessairement la suite logique du fameux Graceland), blues, voire orgues, cuivres, touches électro et même des cris d’animaux (oui, oui) à sa facture sonore habituelle.
Un descriptif qui fait un peu fourre-tout, je vous le concède, mais là réside le génie de Paul Simon: Stranger To Stranger demeure homogène et facile d’approche.
Sans nécessairement être une oeuvre concept, elle invite tout de même à l’écoute active et chronologique.
Le mode «lecture aléatoire» de votre appareil de prédilection est fortement déconseillé.
Pour reprendre un autre cliché voulant que l’expérimentation soit liée aux drogues, je déclare donc que Simon en fume du bon… et c’est tant mieux!