Le Journal de Montreal - Weekend

REBECCA MILLER RETROUVE NEW YORK

Avec Maggie’s Plan, Rebecca Miller met en scène Greta Gerwig, Julianne Moore, Ethan Hawke, Bill Hader, Maya Rudolph… et Travis Fimmel, oui, le Ragnar Lothbrok de Vikings!

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Cette comédie romantique pétillante marque ainsi le retour au grand écran de la cinéaste, femme de Daniel Day-Lewis et fille d’Arthur Miller.

C’est en lisant le brouillon d’un roman non publié de son amie Karen Rinaldi que Rebecca Miller a eu l’idée de s’emparer de cette histoire amusante et d’en écrire le scénario avant de le porter à l’écran.

Maggie (Greta Gerwig) a décidé de faire appel à Guy (Travis Fimmel) pour qu’il lui donne son sperme, la jeune femme estimant qu’il est temps pour elle d’avoir un enfant. Entre-temps, elle se lie d’amitié avec John (Ethan Hawke), un professeur d’anthropolo­gie qui travaille dans la même université qu’elle.

Mais, de fil en aiguille, John, malheureux avec sa femme Georgette (Julianne Moore) et Maggie tombent amoureux. On les retrouve quelques années plus tard alors qu’ils sont mariés, et que Maggie s’aperçoit qu’elle ne l’aime plus. Elle met alors en place un plan redoutable.

«Tous mes autres films [NDLR: son dernier, The Private Lives of Pippa Lee, était sorti en 2009] étaient des drames. J’avais envie, cette fois-ci, de me lancer dans quelque chose de plus léger», a expliqué Rebecca Miller, rejointe à New York. Car, avec son mari Daniel Day-Lewis et leurs deux enfants (plus le fils qu’il a eu avec Isabelle Adjani), ils ont décidé de rallier la grosse pomme après des années passées en Irlande.

DES QUESTIONNE­MENTS ACTUELS…

Lorsque Maggie réalise qu’elle n’éprouve plus aucun sentiment envers John, elle s’arrange pour qu’il retourne avec Georgette. Et, si Rebecca Miller a mis un an à écrire cette espèce de vaudeville, elle a ensuite retravaill­é le scénario avec les acteurs choisis, quasiment tous ses amis.

«J’ai commencé par un brouillon, une sorte de plan extrêmemen­t détaillé du scénario. Mais ce n’est qu’avec les acteurs que je travaille vraiment les dialogues. Avec Julianne, qui est une amie, ainsi qu’avec Greta, nous avons passé plusieurs mois à parler de Maggie et de Georgette, à développer la psychologi­e des deux femmes, à creuser, à approfondi­r», a-t-elle expliqué.

«C’est d’ailleurs Julianne Moore qui a “inventé” l’accent danois qu’elle a dans le film. Je savais que je voulais que son personnage ait un accent d’Europe du Nord et j’avais pensé à l’accent allemand, mais nous avons vite réalisé que le ton devenait trop dur. C’est comme ça que Julianne a créé sa manière de parler.»

Vaudeville, ménage à trois… autant de termes qui font penser à un film au ton très européen. Mais ce n’était pas l’intention de la réalisatri­ce, qui s’est également essayée à la production pour la première fois avec Maggie’s Plan. «Je voulais vraiment montrer la situation dans laquelle se trouvent les jeunes femmes d’aujourd’hui, celles de la génération de Maggie. Elles ont – et prennent – des libertés que nous [NDLR: Rebecca Miller a 53 ans] n’avions pas. Dans certains cas, elles ne savent pas trop quoi faire de cette liberté.»

La cinéaste se défend d’avoir voulu faire un long métrage autour d’une morale. «J’ai toujours l’impression, quand je prononce le mot “morale”, de faire de la propagande. Or, ce n’était pas du tout mon intention. Oui, bien sûr, il y a un message, mais il est très simple. Oui, il faut que Maggie lâche prise, qu’elle savoure l’imprévisib­ilité de l’existence, car, à tout vouloir contrôler, on oublie la magie de la vie.»

Quant à Travis Fimmel, inoubliabl­e Ragnar Lothbrok dans la télésérie Vikings, c’est à Daniel Day-Lewis qu’on doit sa présence! «Mon mari est un passionné de Vikings et c’est lui qui m’a signalé Travis. Quand je l’ai vu à l’écran, j’ai tout de suite trouvé qu’il avait un aspect quasiment irréel, comme s’il ne faisait pas partie du monde qui nous entoure. De plus, il dégage une intensité assez exceptionn­elle.» Et ça… personne ne dira le contraire! Maggie’s Plan arrive dans les salles obscures le 10 juin.

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La cinéaste Rebecca Miller a voulu montrer l’importance d’apprendre à lâcher prise et à profiter de l’imprévu.
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La psychologi­e des personnage­s a été développée de façon approfondi­e avec l’aide des actrices.
 ??  ?? Julianne Moore s’est donné un accent danois pour son rôle de Georgette.
Julianne Moore s’est donné un accent danois pour son rôle de Georgette.
 ??  ?? Selon Rebecca Miller, les femmes d’aujourd’hui prennent des libertés que celles des génération­s précédente­s n’avaient pas.
Selon Rebecca Miller, les femmes d’aujourd’hui prennent des libertés que celles des génération­s précédente­s n’avaient pas.

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