Le Journal de Montreal - Weekend
« ÇA VA ÊTRE UNE GRANDE FÊTE, UN BEAU PARTY »
C’est sur la Place des Festivals que Jean-Pierre Ferland célébrera sa fête, mais également celle de tous les Québécois, le 23 juin, dans le cadre du grand spectacle de la Fête nationale du Québec à Montréal. L’artiste, heureux comme un enfant à l’idée de
«J’ai offert des concerts le jour de mon anniversaire – ou bien la veille – presque toute ma vie, a affirmé Jean-Pierre Ferland lors d’une entrevue accordée au Journal. Je ne verrais pas pourquoi cette année ferait exception à la règle.»
C’est le réalisateur et metteur en scène de l’événement, Pierre Séguin, avec qui il a eu l’occasion de travailler à plusieurs reprises, au cours de sa carrière, qui l’a «convaincu» de prendre part à cette grande célébration.
«Je ne peux rien refuser à ce gars-là, a expliqué Jean-Pierre Ferland. Je suis certain de passer un bel anniversaire. Ça va être une grande fête, un beau party.»
Pour l’artiste, qui a banni le mot «retraite» de son vocabulaire («C’est la chose la plus plate au monde, le mot le plus laid de la langue française», nous a-t-il confié), chaque concert représente une occasion supplémentaire de vivre pleinement sa passion.
«La scène, pour moi, c’est un défi. C’est ce qui m’alimente. La vie est d’un ennui total lorsqu’on n’a pas de défi à relever, a-t-il déclaré. Je vais avoir 82 ans... Je n’en reviens pas d’être aussi énergique et en santé. La vie m’aime; la vie m’adore. J’ai aimé cette vie-là et je vais l’aimer encore jusqu’au dernier balbutiement.»
1 FOIS 5
Des moments mémorables, Jean-Pierre Ferland en a vécu plusieurs, à la veille de son anniversaire. Parmi ceux-ci, on compte les représentations du légendaire spectacle 1 fois 5, présenté à Québec et à Montréal les 21 et 23 juin 1976. À ces occasions, le chanteur partageait la scène avec Yvon Deschamps, Claude Léveillée, Gilles Vigneault et Robert Charlebois.
«C’était il y a 40 ans, mais ça demeure l’un des plus beaux spectacles de ma carrière. Ç’a été, peut-être, l’une des plus grandes, des plus charmantes célébrations de la Fête nationale, a-t-il affirmé. C’est certainement l’un de mes plus beaux souvenirs sur scène.»
C’est le réalisateur Jean Bissonnette, décédé au mois de mars, qui avait signé la mise en scène de ce grand événement, dont le 40e anniversaire sera souligné lors du spectacle du 23 juin.
«J’étais le moins connu de la gang et Jean m’avait placé au centre du groupe. Pour moi, c’était un honneur d’être entouré de gens aussi puissants et poétiques, a raconté le chanteur. Depuis ce temps-là, je n’ai jamais eu envie d’arrêter les concerts du 23 et du 24 juin. Si je ne recevais pas une demande, une année, je crois que j’installerais un micro dans ma cour et que je chanterais pour ma famille.»
FIERTÉ
Quand on lui demande quelles sont ses chansons québécoises préférées, JeanPierre Ferland n’hésite pas une seconde: Bozo de Félix Leclerc et Si Dieu existe de Claude Dubois.
«Claude, je l’aime beaucoup, et comme artiste, et comme homme. Je trouve ça dommage, tout ce qui lui est arrivé, a-t-il affirmé en faisant référence à sa condamnation pour conduite avec facultés affaiblies. J’ai beaucoup de respect pour lui, car lui aussi, il est parti de rien. Il chante bien. C’est un bon auteur-compositeur.»
Parmi les artistes du Québec dont il est fier, le chanteur mentionne Céline Dion, une femme qu’il admire profondément.
«Céline, elle a de la classe en maudit. Elle aussi, elle a grandi dans un milieu modeste. Regardez son parcours... c’est admirable! Elle est chanceuse d’avoir hérité d’une voix pareille. Elle a travaillé énormément, je sais, mais quelle voix, quelle structure vocale!»