Le Journal de Montreal - Weekend

LA NOUVELLE DURE À CUIRE DE 19-2

En 2015, Juliette Gosselin souhaitait vivre une nouvelle aventure et jouer un type de personnage qu’aucun réalisateu­r ne semblait vouloir lui confier: celui d’une fille rough. Avec son casting de jeune première, la comédienne savait qu’elle risquait d’att

- Marc-André Lemieux

Un an plus tard et contre toute attente, le voeu pieux de Juliette Gosselin est devenu réalité: cet été, elle apparaît au générique de 19-2 (Nineteen-Two), l’adaptation anglaise du drame policier québécois du même nom, sous les traits de Martine, une ado de centre jeunesse. La série entamera sa troisième saison la semaine prochaine sur Bravo.

«C’est une bénédictio­n! lance la comédienne de 24 ans au Journal de Montréal. C’est un beau cadeau qu’on m’a fait. Jusqu’ici, j’avais surtout joué des filles de bonne famille.»

Juliette Gosselin a effectivem­ent commencé sa carrière d’actrice à 12 ans dans Nouvelle-France de Jean Beaudin. Ont suivi plusieurs rôles au grand écran, notamment dans Familia de Louise Archambaul­t, Délivrez-moi de Denis Chouinard et plus récemment Tu dors Nicole de Stéphane Lafleur.

«(Les réalisateu­rs de 19-Two) auraient pu prendre une fille tatouée, avec une moitié de crâne rasée, mais ils ont préféré le choix pas évident. Ils ont évité les clichés… parce que tu peux avoir l’air d’un ange, mais avoir vécu le pire enfer.»

L’AVANTAGE D’ÊTRE INCONNUE

Bien qu’elle avait déjà tourné dans quelques production­s anglophone­s avant de rejoindre la distributi­on de 19-Two (Warm Bodies, Undisclose­d), Juliette Gosselin croit avoir décroché le rôle de Martine parce qu’elle jouit encore du statut d’inconnue au Canada anglais. «Quand ils m’ont vue en audition, ils n’avaient aucune référence à part ce que je dégageais cette journée-là. En français, je n’aurais même pas été appelée en audition!»

Juliette Gosselin décrit Martine comme une jeune fille sans attache qui passe de foyer d’accueil en foyer d’accueil. Au fil des années, elle s’est construit une carapace qui lui permet maintenant de cacher toute trace de vulnérabil­ité. L’adolescent­e est également la nièce de Nick Barron (Adrian Holmes), l’un des deux patrouille­urs au coeur de l’histoire. «On comprend que sa mère est morte alors qu’elle était toute jeune», ajoute la comédienne.

UN ANGLAIS PLUS STREET

Parfaiteme­nt bilingue, Juliette Gosselin a toutefois dû «ramollir» son anglais durant le tournage de 19-Two. «J’ai appris un très bon anglais… un peu trop parfait, d’ailleurs. Pour la série, je devais parler un anglais plus street», dit-elle.

Côté physique, la comédienne a modifié sa démarche. «On devait sentir une certaine lourdeur chez Martine, un certain poids… J’ai donc adopté une posture complèteme­nt différente», explique-t-elle.

LE JEU DES DIFFÉRENCE­S

En entrevue, Juliette Gosselin raconte avoir suivi religieuse­ment les trois saisons de 19-2 en français à Radio-Canada. Elle avoue toutefois qu’au moment de passer l’audition pour l’adaptation anglaise, elle n’avait vu aucun épisode du remake, chose qu’elle a corrigée depuis.

Plus les saisons passent, plus la version anglophone de 19-2 s’éloigne de l’original, souligne l’actrice. La preuve: en français, son personnage n’existait tout simplement pas. Selon elle, 19-2 est «plus sale» que 19-Two. «Mais la version anglaise s’attarde quand même beaucoup au côté dur des situations», précise-t-elle.

Une constance: le rôle important joué par Montréal. «Même en anglais, c’est très assumé que c’est à Montréal, indique Juliette Gosselin. Les prénoms des personnage­s sont souvent francophon­es. La réalité de Montréal inspire beaucoup les intrigues.»

DERRIÈRE LA CAMÉRA

Bien qu’elle détienne un baccalauré­at en cinéma – profil réalisatio­n – de l’UQAM, Juliette Gosselin affirme encore souffrir du syndrome de l’imposteur quand elle s’aventure derrière la caméra, comme pour Switch & Bitch, une websérie qu’elle a écrite et réalisée avec Sophia Belahmer et qu’on peut voir sur Tou.tv.

«Je n’assume pas à 100 % mon métier de réalisatri­ce, mais la réalisatio­n prend de plus en plus de place dans mon coeur», dit celle qui tournera cette semaine le nouveau vidéoclip du groupe Valaire.

«J’ai commencé en produisant mes propres courts métrages, poursuit-elle. C’était très artisanal: ma mère faisait la nourriture et mon chum faisait la perche! Ce que j’aime, c’est raconter des histoires. C’est tout.»

Bravo présente la troisième saison de 19-2 dès lundi à 22 h. Une quatrième saison sera tournée plus tard cette année.

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JULIETTE GOSSELIN
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