Le Journal de Montreal - Weekend

L’AMBITIEUX PROJET D’UN ALBUM ORCHESTRAL

Depuis des années qu’Alexandre Désilets avait ce projet ambitieux de reprendre les pièces de son répertoire en les enregistra­nt avec un orchestre. C’est avec l’album Windigo, paru cette semaine, qu’il réalise enfin son rêve.

- Sandra Godin Le Journal de Québec

Un peu tôt dans sa carrière pour revisiter ses pièces? Pas du tout, croit Alexandre Désilets, qui croit justement que c’était le bon moment, après avoir lancé les albums Escalader l’ivresse (2008), La garde (2010) et Fancy Ghetto (2014).

«C’est le bon moment parce que c’est avant de me relancer dans l’écriture d’un nouvel album, explique-t-il, entre deux répétition­s de la fête nationale, à laquelle il participer­a sur les Plaines. Je sentais que c’était le temps de faire le point sur ce que j’avais fait. Ces trois premiers disques que j’ai faits, c’est une trilogie, un ensemble. J’avais l’expérience pour le faire, la bonne équipe. Je me serais sûrement planté si j’avais fait ça avant aujourd’hui.»

Pour les fans de Désilets, Windigo est un incontourn­able et sera un classique de sa discograph­ie. Il y reprend une dizaine de ses chansons avec 17 musiciens menés par le chef d’orchestre Benoît Groulx. L’enregistre­ment s’est fait l’hiver dernier, lorsque tout le monde était présent au studio 12 de Radio-Canada. L’album comprend aussi deux titres inédits.

Il a été épaulé par les musiciens Olivier Langevin, Robie Kuster, Mathieu Désy et Alexis Martin. Il se devait toutefois de garder l’essence première des chansons. Il est parti des maquettes d’origine de celles-ci.

«On voulait partir des “tounes” avant qu’elles aient été teintées par l’influence d’un réalisateu­r sur chaque disque, explique-t-il. On a construit là-dessus, mais on n’a jamais eu l’impression qu’elles allaient être dénaturées. Ce qui comptait le plus, c’était de mettre en valeur la voix et les textes.»

COMME EN 1970

Tout ce beau monde a enregistré en même temps, comme autrefois. Ça ne se fait plus beaucoup aujourd’hui, déplore l’artiste, qui s’est dit influencé par ce que faisait Sinatra et les Beatles. Alexandre Désilets explique que c’est en grande partie pour vivre l’expérience d’enregistre­r en direct qu’il a voulu faire ce projet.

«Je crois beaucoup que la démarche artistique doit être alignée avec la démarche de vie, dit-il, philosophe. J’avais envie d’apprendre et de sortir de ce que j’avais vécu. Je voulais des émotions fortes, et on en a tous vécu. On se regardait et on se pinçait. On savait qu’on était en train de vivre quelque chose de grand.»

PROJET D’ENVERGURE

Dans le contexte actuel de l’industrie de la musique, un projet d’envergure comme celui-ci est de plus en plus rare. Mais Alexandre Désilets y croit, et sa maison de disques également.

«C’est un projet qui se démarque tellement, par son originalit­é, que j’ai confiance. Ce genre de trucs là ne se fait plus. Je pense que c’est un projet qui a une grande portée. On offre un projet d’une grande qualité. Ça n’a pas été bidouillé dans un fond de tiroir, ça paraît. La qualité est là, elle s’entend.»

Alexandre Désilets a l’intention de transporte­r son projet en France et, éventuelle­ment, de le traduire pour l’amener aux États-Unis.

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ALEXANDRE DÉSILETS

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