Le Journal de Montreal - Weekend
LE NAMIB, LE PLUS VIEUX DÉSERT DU MONDE
Situé dans le sud-ouest de la Namibie, le Namib est un désert côtier qui s’étend parallèlement à l’océan Atlantique sur plus de 1500 km. Sa largeur varie de 80 à 160 km et sa superficie est d’environ 80 900 km².
Considéré comme le plus vieux désert du monde, il serait en effet soumis à ces conditions arides ou semi-arides depuis au moins 80 millions d’années.
Le courant de Benguela, qui remonte des mers australes et de l’Antarctique, est largement responsable des caractéristiques climatiques de cette région. En effet, la déviation des alizés vers le nordouest par la force de Coriolis repousse ici, vers l’ouest et le large, les eaux de mer de surface. Ainsi, les eaux froides des profondeurs chargées de minéraux viennent remplacer par phénomène d’aspiration les eaux de surface. C’est un phénomène communément appelé upweling.
Responsable d’une explosion de vie marine prolifique due à l’oxygène et aux nutriments qu’elle transporte, cette remontée d’eaux froides a également un impact climatique régional en refroidissant les masses d’air océanique au large des côtes de la Namibie.
En arrivant au-dessus des terres continentales plus chaudes, ces masses d’air se réchauffent et se dilatent, ce qui empêche de libérer l’humidité qu’elles contiennent sous forme de pluie. Cependant, il est estimé que les brouillards ainsi formés peuvent apporter, selon la saison, l’altitude et l’exposition des dunes, de 1 à 10 litres d’eau par m² et par jour. Ainsi, ce brouillard garantit le développement de la vie dans ces régions terrestres arides.
CONTRASTES
Le contraste entre la richesse marine et terrestre est ici très marqué. En effet, les eaux côtières, même si elles sont actuellement surexploitées, abritent sardines, harengs et anchois dans des quantités capables de supporter des colonies d’otaries à fourrure qui comptent, en certaines zones, jusqu’à 100 000 individus.
Dans les terres, les dunes sans âge du Namib peuvent atteindre plus de 350 m de hauteur. Elles sont à ce titre considérées comme les plus hautes du monde.
Leur teinte ocre et rouge, due à l’oxyde de fer qu’elles contiennent, rayonne de mille feux sous l’obliquité des premiers rayons du jour. Des oryx et springboks errent ici dans les dunes à la recherche de rares végétaux.
À l’est, là où s’arrête le règne exclusif des sables, des graminées s’élèvent à la saison des pluies pour donner naissance à de vastes prairies à l’aspect blanchâtre, qui ondulent sous l’effet du vent et contrastent fortement avec le rougeoiement des dunes de l’ouest. Des zèbres de Hartmann descendent ici des coteaux des monts Naukluff avoisinants pour profiter de cette abondance provisoire. Ce milieu, le temps d’une saison, est une providence pour ces herbivores très adaptés à l’escarpement et à l’aridité.
Ces espaces sauvages où semble subsister la vie par miracle sont enchanteurs.
Ils ne possèdent pas la richesse animale de certaines régions de son voisin continental, le désert du Kalahari. Cependant, de nombreuses espèces sont ici uniques, sans répliques dans le reste du monde.
L’adaptation que ces conditions arides demandent à la vie pour subsister est la source de cette diversification du vivant.
Les paysages ouverts, où le regard porte aux limites de l’horizon à 360 degrés autour de vous, confèrent de plus à ces lieux une impression de liberté et de beauté sans limites.
L’absence de grands fauves dans la majeure partie de la région sud et centrale permet la réalisation de treks en parfaite autonomie. Ces lieux sont assurément un temps fort d’un voyage en Afrique australe.
Et même s’il semble plus touristique que son voisin kalaharien, qui garde mieux ses secrets sauvages, les possibilités de pousser l’aventure et l’expédition dans des régions très reculées sont multiples.
Il s’agit d’une harmonie de couleur, de paix et d’espace à ne pas rater!