Le Journal de Montreal - Weekend
LA TERRE PAS SI SAINTE
La soi-disant terre sainte n’est pas si sainte que ça parce que, là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie. Une ville multimillénaire comme Jérusalem se moque bien des 375 petites années de Montréal… L’occupation humaine ici se perd dans la préhistoire, si bien que l’histoire biblique elle-même, du point de vue de l’archéologue, est relativement récente.
En tout cas, elle est encore d’actualité, à maints égards. Par exemple, si Jésus revenait dans Jérusalem, il en aurait pour plusieurs jours à chasser les marchands du temple tellement il y en a maintenant!
Au faîte du mont des Oliviers, où le plus vieil arbre n’a pas «connu» Jésus, je fixe la muraille de Jérusalem, qui n’est pas celle de l’époque, mais celle de l’Empire ottoman.
Une fois dans la ville, j’imagine sans mal le Christ se balader dans ce décor…
Mais si on veut avoir vraiment l’impression de se retrouver dans la Bible, c’est en province qu’il faut se diriger. Le long du lac de Tibériade, on imagine sans peine les apôtres en train de pêcher. On foule le sol de la petite colline où Jésus prononça son fameux sermon sur la montagne.
À des Gitans installés près des berges, j’ai demandé: d’où venez-vous? Ils disaient venir de l’Arabie heureuse, le Yémen… où l’Islam a chassé toutes les autres religions.
À Magdala, la ville dont dérive le prénom Madeleine, car Marie de Magdala est devenue Marie Madeleine, on me montre une chaloupe en cèdre du Liban qui date du 1er siècle, l’époque du Christ.
Impossible de s’ennuyer ici. À l’un de mes premiers voyages en 1970, je me suis fait dérober mon argent par un hôtelier véreux, mais une gentille Israélienne, originaire de Stamford, dans le Connecticut, m’a gentiment accueilli chez elle, pour me dépanner et me faire vivre des amours de vacances.
En 1986, avec mon fils adolescent Nicolas, dans Jérusalem, nous nous sommes fait lancer des cailloux par de jeunes Arabes qui, en trouvant des proies faciles, se mettent à nos trousses. Nous nous sommes réfugiés dans un couvent catholique où une bonne soeur parlant français nous a protégés en attendant que Tsahal nous ramène en Jeep à l’hôtel… Non, à Jérusalem, on ne s’ennuie pas!