Le Journal de Montreal - Weekend

LA PROCHAINE ÉTAPE

Arrivée un peu de nulle part en 2013, la formation québécoise anglophone Groenland a connu un très beau succès avec son premier album, The Chase, écoulé à plus de 32 000 exemplaire­s. Trois ans plus tard, les musiciens sont de retour avec A Wider Space. Le

- Raphaël Gendron-Martin

De quelle façon avez-vous abordé la création de l’album après le succès de

The Chase? «Ç’a été assez difficile, en fait. On a arrêté les shows pour pouvoir faire l’album et on avait l’impression qu’on était déjà en retard dans la compositio­n. J’ai l’impression de n’avoir rien vécu d’autre que de terminer les concerts et aller directemen­t dans la compositio­n. Côté inspiratio­n, c’était un peu dur. Ça s’est fait sur six mois.»

«Personnell­ement, j’étais très anxieuse. C’est un peu cliché, mais on dit que ça prend toute la vie pour faire un premier album alors que le deuxième, ça prend six mois. C’était une espèce de pression. Pas tant envers les gens qu’envers moi-même.»

Il y a eu plusieurs remises en question durant la création de ce deuxième album. Avez-vous pensé que ça pouvait être la fin de Groenland?

«Sincèremen­t, oui. J’étais vraiment épuisée et je suis une personne anxieuse quand je stagne. Si je perds le sens de ce que je fais, je deviens vraiment stressée. La relation entre les membres du band a été vraiment ardue. Mais on est tous des gens super positifs. Personnell­ement, j’ai dû explorer l’espèce de noirceur que je ne savais pas que j’avais en moi.»

«J’ai l’impression que ce projet-là nous tenait vraiment à coeur. Il y avait quelque chose qui nous reliait. On voulait faire mieux, apprendre et continuer cette recherche de sens.»

Qu’est-ce qui vous a poussé à continuer l’aventure de Groenland?

«Je crois vraiment en ce projet. À voir la réaction des gens quand on joue, ça m’apporte vraiment de quoi. Il n’y a rien de plus important que ça. Groenland, c’est un projet super personnel. Il y a une fierté par rapport à ça, même si ça ne peut pas toujours être parfait. Je ne me vois pas ailleurs.»

Quelles ont été les inspiratio­ns pour ce nouveau disque?

«Le premier album était un ramassis d’impression­s, de feeling. Je vivais mon rêve. C’était plus naïf, imagé. Celui-là, j’ai l’impression que c’est plus réaliste. J’avais envie de parler de ce que je vivais. Je me disais que les gens pourraient se retrouver là-dedans. Ça parle d’anxiété, mais aussi de retrouver la lumière.» À quoi fait référence le titre A Wider Space? «Ça représente juste la prochaine étape. Le premier parlait de réaliser ses rêves. Le nouveau dit qu’on s’en va dans la prochaine étape en tant qu’humain, mais aussi en tant que band. C’était une ouverture vers la suite.»

En février 2015, Pierre Karl Péladeau lançait la phrase «en français!» lors d’un de vos concerts. Quel impact cet «événement» a-t-il eu sur le groupe?

«C’est drôle parce qu’on a beau être dans l’histoire, ça aurait pu arriver à n’importe qui. On a comme été témoins des réactions. C’est vraiment cool parce qu’en général, ça nous a donné de la visibilité, même si on n’avait rien demandé. Il y a eu quelques commentair­es négatifs à notre endroit sur Facebook, mais nous avons reçu beaucoup plus de messages pour nous supporter. Je n’ai rien pris personnell­ement dans cette histoire. Je sais pourquoi j’écris en anglais. Il n’y a pas eu tant d’impact que ça.»

Allez-vous écrire un jour des chansons en français?

«Je n’ai pas arrêté d’y penser durant la création du nouveau disque. Si je pouvais montrer aux gens que je n’ai pas de talent [pour écrire en français], ce serait tellement clair et facile à comprendre! (rires) J’ai vraiment essayé, mais c’est comme si j’avais un blocage. Un jour, ça va arriver. Je vais continuer d’essayer!» L’album A Wider Space, est présenteme­nt disponible en pré-écoute sur Apple Music. Le disque arrivera sur le marché le 16 septembre.

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Groenland lance son deuxième album avec A Wider Space.

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