Le Journal de Montreal - Weekend
UN « AU REVOIR » DÉCEVANT POUR M.I.A
Artiste aussi engagée que controversée, la rappeuse M.I.A divise encore une fois avec A.I.M, son cinquième — et dernier selon de récentes entrevues — disque.
Après avoir défendue Matangi, son album précédent, contre vents, marées et une myriade de problèmes dont la poursuite de 16,6 M$ de la LNF pour son fameux doigt d’honneur lors de sa prestation au Super Bowl 2012, on sent la dame fatiguée sur A.I.M, une autre oeuvre qui n’a pas été une sinécure.
DERRIÈRE LE RIDEAU...
Sur Twitter, elle annonçait que son label a tardé avant de donner le feu vert d’un remix – fort efficace, en passant – de Diplo (d’où la présence de deux réinterprétations de Bird Song sur le LP…). Lors d’une intervention à Radio 1, elle disait avoir hésité à enregistrer une collaboration jugée «trop mainstream» – la pourtant satisfaisante Freedun – avec l’ex-One Direction Zayn Malik
Bref, sans excuser le blasement, voire le coma créatif, qui engloutit A.I.M, on le comprend davantage en explorant les coulisses de sa production.
ENTRE ERRANCE ET ÉGAREMENT…
Outre quelques exceptions, dont A.M.P. et Borders – un tube servi en ouverture qui est aussi dansant que conscientisé (on y aborde la situation des réfugiés, une réalité que M.I.A a connue lorsqu’enfant) –, A.I.M croule sous les pétards mouillés à la Foreign Friend, une pièce si mollassonne qu’elle pourrait provoquer une crise d’urticaire tant elle est frustrante.
L’offrande demeure appréciable, on s’entend, mais n’est vraiment pas à la hauteur de ce que la rappeuse livre habituellement. Dommage!