Le Journal de Montreal - Weekend
VERS UNE ENVERGURE NATIONALE
Le Festival de cinéma de la ville de Québec (FCVQ) n’est pas encore sorti de sa petite enfance, mais la programmation de sa sixième édition, garnie de primeurs et de films issus de la compétition cannoise, corrobore sa prétention de jouer un jour dans la
Tu dois être satisfait des réactions très positives à la suite du dévoilement de la programmation.
«En effet. Le comité de programmation a travaillé super fort et nous avons demandé aux distributeurs de nous faire confiance. Je pense que le message a été entendu.»
Sens-tu que le festival est pris au sérieux par le milieu du cinéma?
«En fait, nous sommes dans la courbe normale d’apprentissage ou d’attachement au festival. Ça prend dix à quinze ans pour placer un festival. Les premières années sont les plus difficiles et il y en avait un bon bout de fait quand je suis arrivé, l’an passé. Ça commence tranquillement. Il y a plein d’affaires qui ne sont pas à mon goût, mais il y en a un million qui le sont.»
Yves Jacques a déclaré que Québec deviendrait un festival de catégorie A. C’est réaliste?
«Des catégories A, il y en a juste quatre dans le monde et ils ont entre 60 et 70 ans (rires). Cependant, c’est possible qu’on devienne d’ici 2020 un excellent festival national. La seule manière d’y arriver, c’est avec du monde dans les salles. C’est pour ça qu’on a un intérêt particulier à aller chercher des coups de coeur vus à Cannes. On veut éventuellement que les gens nous fassent confiance et aillent voir un film letton en sachant que ce qu’on propose au FCVQ, c’est bon. Comme le Festival d’été, par exemple.»
Ça implique quoi d’être un festival national?
«Ça prend quatre à six primeurs nationales et la présence de quelques, sinon plusieurs stars nationales et internationales qui viennent présenter leur film. On parle aussi du nombre de visiteurs, qui est actuellement à 30 000 en salles, et le nombre de séances. Présentement, nous sommes à deux diffusions par film. Éventuellement, on pourrait augmenter le nombre de diffusions ou le nombre de films.»
Cannes a la mer Méditerranée, Venise la mer Adriatique, est-ce que le FVCQ pourrait exploiter davantage sa proximité avec le fleuve Saint-Laurent?
«C’est certain. Nous, on ne se gêne pas pour dire que nous sommes l’après-TIFF (Festival de films de Toronto). On leur dit: “T’as fait de la grosse business au TIFF, alors viens passer du temps dans la plus belle ville en Amérique. Va te promener à l’île d’Orléans, à la baie de Beauport entre deux films.”»
Le FCVQ a presque toujours eu des films québécois en ouverture et en clôture. Ça sera toujours le cas?
«Non, ça dépend de ce qui est disponible. Si on juge que ça peut être intéressant pour le public de présenter un film letton ou un blockbuster américain, pourquoi pas? Cette année, c’est un regard d’auteur avec Pays. Mais pour nous, c’est Chloé Robichaud, une cinéaste qui vient de Québec. C’est important, car le festival doit être représentatif de ce qu’on est. Et quand les stars viennent ici, elles se rendent compte qu’on a de bons cinéastes locaux, qu’on mange bien, qu’on a une belle ville et que l’organisation est professionnelle.»
Le Festival de cinéma de la ville de Québec se tient du 14 au 24 septembre.