Le Journal de Montreal - Weekend
QUAND CÉLINE DION A CONQUIS LES AMÉRICAINS
Quand le film d’animation La Belle et la Bête prend l’affiche en novembre 1991, personne ne se doute que la chanson propulsera Céline Dion vers la gloire. À l’occasion de la sortie de l’édition DVD et Blu-ray du 25e anniversaire du long-métrage culte, le
En 1991, Céline Dion a 23 ans. Elle a su faire sa place en francophonie, mais il lui reste à conquérir le marché américain.
«Au sud de votre frontière, personne ne savait qui était Céline Dion», se souvient Don Hahn, producteur de La Belle et la Bête lors d’un entretien téléphonique la semaine dernière. Don Hahn se prend immédiatement d’affection pour la jeune chanteuse. «C’était émouvant de voir cette très jeune fille, originaire du Canada, qui ne parlait pas bien anglais [interpréter ce duo avec Peabo Bryson]. Dès que j’ai entendu les premières prises, j’ai réalisé qu’elle avait la voix d’un ange. C’était extraordinaire!»
La jeune Céline répète inlassablement sous l’oeil d’un coach, s’exerce, refait les prises encore et encore. «Céline est un véritable miracle!» de confier Don Hahn. «Sa ténacité, sa motivation… Nous ne savions absolument pas que cette chanson aurait un tel succès, loin de là! Nous avons quand même tourné un clip vidéo et fait rouler la pièce à la radio.»
«Et, quasiment instantanément, la chanson La Belle et la Bête est devenue un succès qui a passé des semaines en tête des palmarès! Là aussi, indépendamment du film, c’est un petit miracle. Et c’est ce qui a permis à Céline Dion de devenir la star qu’elle est aujourd’hui aux ÉtatsUnis», de souligner le producteur.
UNE ADAPTATION DIFFICILE
Mais La Belle et la Bête a été tout sauf facile. Même Walt Disney, qui voulait en faire une adaptation depuis les années 1930 puis 1950, s’y est cassé les dents. «La question devenait donc de savoir si nous étions capables de l’adapter. Un premier brouillon du scénario (c’est d’ailleurs la première fois que les studios embauchent une scénariste dédiée – Linda Woolverton – pour un film) est montré au grand patron des studios, Jeffrey Katzenberg, qui le refuse. Prenant exemple sur le succès de La petite sirène, il demande des modifications majeures, dont l’intégration de chansons… «L’animation est vraiment un sport d’équipe, tient à souligner Don Hahn. C’est grâce au fait que les bonnes personnes ont été là au bon moment que le film est devenu ce qu’il est devenu»… et qu’il a été le premier film d’animation à être en nomination dans la catégorie du meilleur film aux Oscars! Par contre, Don Hahn est incapable de prédire ou de sentir le succès ou l’échec d’un long-métrage. «Non, on ne sait jamais si ça va marcher ou pas. Je crois qu’on fait des films pour soi, pour sa famille et pour les enfants des voisins. C’est tout. On ne peut jamais anticiper la réaction du public, à la fois aux États-Unis et à l’étranger.»
UNE NOUVELLE VERSION EN 2017
Forts du succès de Maléfique (également produit par Don Hahn) et de Cendrillon en prises de vue réelles, les studios Disney ont décidé de présenter un tout nouveau La Belle et la Bête l’an prochain. Réalisé par Bill Condon (Twilight, mais aussi Chicago), le long-métrage met en vedette Emma Watson dans le rôle de Belle et Dan Stevens dans celui de la Bête.
«Nous avons conservé de nombreux éléments du film d’animation. En choisissant Bill Condon, nous avons pris un réalisateur qui comprend comment moderniser cette histoire, comment la raconter en tirant parti des technologies que nous n’avions pas il y a 25 ans. Mais je suis trop dedans pour vous dire que ce nouveau La Belle et la Bête s’inscrit dans la lignée de Maléfique. Le long-métrage est splendide, possède toutes les émotions du premier… et bien plus encore! La pire erreur qu’aurait pu faire Bill aurait été de se contenter de raconter cette histoire à nouveau. Ultimement, c’est vous, le public, qui déciderez si nous avons réussi.»
L’édition du 25e anniversaire de La Belle et la Bête est actuellement disponible en numérique HD et en Blu-ray.