Le Journal de Montreal - Weekend
LA COMÈTE PELGAG
À quelques jours de l’annuelle avalanche de disques des Fêtes, Klô Pelgag offre un précieux cadeau: de la myrrhe, de l’encens et L’étoile thoracique, un second album qui risque fortement de se retrouver sous le sapin des insondables monsieur et madame Tout-le-monde. RENTRER DANS LES RANGS SYMPHONIQUES
Mine de rien, Klô Pelgag et ses sbires – dont son frère Mathieu qui signe plusieurs orchestrations – font figure de proue dans ce renouveau de la mouvance pop symphonique locale depuis des années. Non contente d’avoir parsemé ses pièces de cordes et de cuivres sur L’Alchimie des monstres, l’artiste livre ici un album appuyé par une vingtaine de musiciens. Rien de moins!
Or, au fil des parutions de chanteurs revisitant leurs oeuvres bardés d’un orchestre, de concerts décomplexés de l’OSM ou encore de happenings à la sauce classique lors d’événements comme les FrancoFolies viennent amoindrir la force de frappe de telles ambitions. Incroyable, mais vrai: Klô Pelgag s’inscrit, bien malgré elle, dans un courant.
Si les nouvelles compositions du projet sont (toujours aussi) somptueuses, elles sont moins inattendues. Ainsi, la botte secrète de L’étoile thoracique se retrouve ailleurs...
PLUS TERRE À TERRE, MAIS PAS TANT!
Si une frange du public québécois résiste encore aux chansons de l’artiste jugée «excentrique» pour ses tenues de scène fruitées et son engouement pour Messmer (OK, ce dernier point demeure préoccupant), celle-ci sera finalement conquise par cette oeuvre où Klô Pelgag étonne avec des strophes toujours imagées, mais également plus prosaïques.
Bref, sans s’investir dans la toune au premier degré à la Lynda Lemay, l’auteure donne tout de même une meilleure idée du qui, quoi, où, comment et pourquoi, sans perdre 2 de sa finesse. Un exploit en soi.