Le Journal de Montreal - Weekend
ACTES D’AMOUR
Hacksaw Ridge ne peut laisser indifférent. Cette histoire vraie raconte la vie de Desmond Doss (Andrew Garfield), objecteur de conscience pendant la Seconde Guerre mondiale et décoré de la «Medal of Honor» par le président américain Truman pour ses actes de bravoure lors de la bataille d’Okinawa.
Lorsque Desmond décide de rejoindre les rangs de l’armée, il demande à ne pas porter d’arme et à servir en tant que médecin en raison de ses convictions religieuses. Le raisonnement de ce patriote est simple: comme il ne peut rien faire pour empêcher le carnage, autant sauver des vies.
Envoyé, avec son bataillon dans le charnier de la bataille d’Okinawa, il sauvera 75 hommes – dont des soldats japonais – au mépris de sa propre vie.
On pourra reprocher à Mel Gibson, catholique convaincu, son insistance sur l’aspect religieux de la vie de Desmond, mais ce serait nier la foi profonde de ce soldat. De la même manière, il sera facile de se concentrer sur la violence des scènes de la bataille d’Okinawa et de conclure à une fascination du cinéaste pour la barbarie. Or, pour comprendre les réactions des soldats face aux Japonais, le courage de Desmond et la folie guerrière qui transforme les hommes en bêtes, il faut se trouver au coeur du conflit. C’est au milieu de ce déluge de fer et de flammes qu’on prend la mesure de l’abnégation de Desmond Doss, de l’amour qu’il porte à son prochain – tous ses prochains, qu’ils soient Américains ou Japonais –, de la foi qui l’anime. Et, qu’on soit d’accord ou pas avec ses convictions religieuses, on ne peut que s’incliner et rendre hommage à cet homme.