Le Journal de Montreal - Weekend
REGARD SUR UNE ÉPOQUE
Sur son quatrième album, Alexandre Poulin, artiste à qui l’on doit le succès
Comme des enfants en cavale, pose un regard à la fois critique et optimiste sur son époque. L’intimidation, l’amour à l’ère des réseaux sociaux, la vie effrénée et la peur de l’étranger ne sont que quelques-uns des thèmes abordés sur ce disque savamment intitulé Les temps sauvages.
«Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle Les temps sauvages, nous indique l’auteur-compositeur-interprète, en entrevue. Ce que je trouve pertinent, dans cette expression-là, c’est qu’elle contient une dualité. Est-ce qu’on parle de “sauvage” comme d’un temps de grande liberté, d’un temps où l’on décide de prendre des risques, ou est-ce qu’on parle de “sauvage” comme dans une attaque sauvage?»
La question, le musicien se l’est posée après les attentats terroristes qui ont secoué l’Europe (où il se produit régulièrement), l’automne dernier, mais aussi après la naissance de son premier enfant, qui a bouleversé sa dynamique de vie.
«Ça m’a amené à avoir une vision différente du monde qui m’entoure, a-t-il expliqué. Il y a l’arrivée d’un enfant, mais aussi celle des réseaux sociaux. Dès que nous avons cinq minutes, et je suis le premier à le faire, nous nous jetons làdessus. Ça m’a donné envie de parler de cet essoufflement-là, tant dans nos vies de couple que dans nos vies sociales.»
NOUVELLE COLLABORATION
Pour les besoins de son nouvel album, Alexandre s’est entouré du réalisateur et arrangeur Guido Del Fabbro, reconnu pour son travail auprès d’artistes comme Pierre Lapointe et Groenland.
«Comme j’écris de petites histoires et que Guido a travaillé en théâtre et au cinéma, je trouvais ça intéressant de m’associer à quelqu’un qui a l’habitude d’habiller des récits, a-t-il expliqué. J’avais aussi envie de me sortir du modèle folk americana, qui est devenu très, très populaire.»
Même s’il donne toujours dans le folk, l’artiste a choisi de se plonger dans un univers musical plus moderne, plus «planant».
«Guido a vraiment amené un vent de fraîcheur à mon projet, a indiqué l’artiste, qui a également travaillé avec Mathieu Perreault, coréalisateur de l’album. Dès notre première rencontre, j’ai eu un coup de coeur et il ne s’est pas démenti avec le temps.»
Passionné par la scène, qu’il considère comme son «véritable métier», celui qui a l’habitude de présenter des monologues, entre ses chansons, reprendra la route en février. Quelques-uns de ses spectacles, dont celui de Québec (notons qu’il a rempli à 13 reprises le Théâtre Petit Champlain, au cours des dernières années), affichent déjà complet.
Les temps sauvages est présentement en vente. Plus d’information à l’adresse alexandrepoulin.com.