Le Journal de Montreal - Weekend
EXPÉRIENCE « MAGIQUE » À NASHVILLE
Annie Villeneuve a choisi une façon de financer son prochain album qui a fait jaser davantage que l’album luimême. Après avoir essuyé des critiques des internautes puisqu’elle a recours au sociofinancement pour enregistrer son cinquième opus, Annie Villeneuve mettra le cap sur Nashville en janvier, au célèbre studio Sound Emporium.
La chanteuse y a déjà effectué une première visite «magique», dit-elle, où elle a enregistré le premier extrait, C’est ça la vie, lancé lundi en même temps que la campagne de financement. Dès sa sortie, l’extrait s’est hissé dans les palmarès iTunes.
Elle a pu chanter dans les micros du mythique studio Sound Emporium, avec, à la réalisation le célèbre Chad Carlson, qui a travaillé avec Taylor Swift et Lady Antebellum. «On a été mis en contact par personne interposée, dit-elle. Je voulais travailler avec quelqu’un qui ne me connaît pas, qui ne m’a pas suivie depuis 14 ans et qui pouvait m’amener ailleurs, là où je le guiderais.»
Elle y retournera en janvier pour enregistrer ses propres compositions, en français toujours, sur un album qu’elle souhaite pop folk. L’album sera lancé le 10 avril à Montréal et le lendemain à Québec. Une tournée suivra à l’automne 2017.
UN CHOIX CRITIQUÉ
Malgré l’appui de Musicor pour faire son cinquième album en carrière, Annie Villeneuve a choisi de se tourner vers le sociofinancement. «Un choix», dit-elle, qu’elle a dû défendre plus tôt cette semaine. Au moment de mettre sous presse, Annie Villeneuve avait déjà amassé 17 000 $ des 60 000 $ qu’elle a fixés comme objectif.
Elle n’est pas la première à le faire, mais c’est probablement la première à être déjà une artiste bien établie qui fait appel aux gens pour faire un album. À l’autre bout du fil, l’ambassadrice de la plateforme de sociofinancement La Ruche explique pourquoi elle a choisi le financement participatif.
«Je ne dois pas avoir recours à une plateforme, c’est vraiment un choix, a-t-elle insisté. Je crois vraiment en cette nouvelle façon de faire. Tu parles directement aux gens, tu vas les chercher. (...) Je veux que les gens sachent qu’ils peuvent réaliser leur projet avec le sociofinancement.»
Elle affirme que l’idée n’a pas fait l’unanimité dans son entourage, mais «il n’y a rien qui va venir à bout de la passion que j’ai dans le coeur à ce moment», affirme celle qui déplore ne pas avoir droit aux subventions.
CONTRIBUTION VOLONTAIRE
En échange d’un certain montant, les contributeurs au projet d’Annie Villeneuve auront droit à certains privilèges. Elle a déjà vendu le plus grand prix, une toile à 3000 $, inspirée par la chanson C’est ça la vie, de l’artiste Guilbo.
Certains contributeurs pourront même chanter sur l’album, l’accompagner à l’ADISQ, assurer sa première partie, avoir un accès VIP à son lancement ou bien se faire livrer l’album en personne.