Le Journal de Montreal - Weekend

LES HAUTS ET LES BAS DU MÉTIER

- Nicolas Fauteux

Christiane Pasquier a beaucoup travaillé au théâtre au cours de sa carrière et elle fait partie du paysage télévisuel québécois depuis plusieurs décennies durant lesquelles elle a enfilé des rôles marquants notamment dans La bonne aventure, Un signe de

feu et Les hauts et les bas de Sophie Paquin. Christiane, on vous a vue dans Les

beaux malaises et vous êtes en vedette dans Mémoires vives cette saison-ci. Mais on a l’impression qu’il y a eu des périodes où on vous a moins vue à la télévision... Est-ce qu’il y a une raison derrière ça?

Non, la télé, c’est comme ça que ça fonctionne. Vers 40 ans, je suis allée vivre à Londres pendant trois ans et ensuite, après Un signe du feu, il y a eu des creux un peu plus profonds. C’est déconcerta­nt au début. Il y a eu des coupures dans ma carrière, je n’ai pas trouvé ça agréable. À la télévision, c’est comme si on recommença­it tout le temps.

Qu’est-ce que vous avez fait pendant ces moments-là?

J’ai surtout enseigné dans les écoles de théâtre, notamment à Saint-Hyacinthe. J’ai rencontré des gens extraordin­aires avec qui je travaille maintenant. Ç’a été formidable! Ça m’a permis de faire tout le rattrapage intellectu­el que j’avais à faire. J’ai beaucoup lu. J’ai fait du théâtre aussi, avec le metteur en scène Denis Marleau. Enseignez-vous encore? Non. J’aurais pu le faire l’an dernier, mais je n’en ai pas ressenti le désir profond. Je n’ai pas le goût de forcer cela. Par contre, je n’ai jamais joué beaucoup pour le cinéma, et ça, ça me plairait.

Vous avez joué dans plus d’une quarantain­e de pièces de théâtre. Préférez-vous être sur les planches ou devant une caméra?

J’aime les deux! Pour ce qui est de la télé, j’adore l’énergie sur un plateau, quand plusieurs personnes concentren­t leurs énergies sur un seul point. Au théâtre, c’est différent, il faut chercher le point pendant un mois, deux mois, lorsqu’on prépare la pièce. Ça s’échelonne sur une plus longue période. Et les soirs de première peuvent être une souffrance. Cela dit, je dois avouer que je suis très contente de mon rôle dans Mémoires vives, car c’est un personnage très grave, qui contraste avec celui que je jouais dans Les beaux malaises. Vous avez habité à Londres pendant un certain temps. Vous aimez voyager? J’ai toujours aimé partir! J’ai fait quelques tournées de théâtre en Europe. Ç’a été un des rêves que j’ai réalisés. Et c’est drôle parce qu’en tournée, des fois, tu donnerais la lune pour être chez toi et, quand tu es de retour à la maison, tu voudrais repartir.

Vous avez élu domicile à L’Île-desSoeurs, à Montréal. Qu’appréciez-vous de cet endroit?

Ce que j’aime, c’est le fleuve! Je suis ici pour lui, que je considère comme un membre de ma famille. J’ai passé mon enfance sur ses rives, et c’était le paradis. Peu de temps après mon retour de Londres, je suis allée faire du théâtre au Bic, à Rimouski. J’habitais dans un petit chalet au bord du fleuve. En revenant de là, j’ai tout de suite voulu venir vivre à L’Île-des-Soeurs. J’y habite depuis 1992. Il y a les mêmes églantiers qu’au Bic près des berges, et parfois cette odeur de varech si particuliè­re.

 ??  ?? Christiane Pasquier fait partie du paysage culturel québécois depuis plusieurs décennies. PHOTO D’ARCHIVES, BEN PELOSSE
Christiane Pasquier fait partie du paysage culturel québécois depuis plusieurs décennies. PHOTO D’ARCHIVES, BEN PELOSSE

Newspapers in French

Newspapers from Canada