Le Journal de Montreal - Weekend

PREMIER ALBUM « POUR LES EXTRA-TERRESTRES QUI FONT DU BRUIT AVEC LEUR BOUCHE »

Après avoir roulé sa bosse pendant cinq ans sur les scènes québécoise­s, le quatuor a capella QW4RTZ a finalement osé l’aventure sur disque. Lancé le 11 novembre, A capella 101 propose un voyage éclectique de treize chansons dans le répertoire francophon­e

- A Capella 101, de QW4RTZ, est en vente depuis le 11 novembre. Cédric Bélanger cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Il y a longtemps que vous aviez le projet d’enregistre­r un album?

«On se le fait demander depuis longtemps dans les salles. Notre problème, c’était de trouver comment transférer sur album un spectacle de variétés qui mélange niaiseries, stand-up, chorégraph­ies poches, numéros concepts et musique. Finalement, on a décidé de tout simplement faire le meilleur album possible.» Pour un groupe comme le vôtre, je présume que les possibilit­és sont immenses une fois qu’on a pris la décision d’aller en studio. «Rapidement, la question de la langue s’est posée. Dans le monde, nous sommes pas mal les seuls à faire de l’a capella pop, à l’instar de Pentatonix. Il n’y en a pas beaucoup d’autres, notamment dans l’Europe francophon­e. On voulait donc faire un statement pour montrer que ce type de musique se fait en français.» Le répertoire francophon­e est aussi vaste. Comment choisit-on les chansons? «On a décidé de faire moitié-moitié Québec et francophon­ie européenne. On voulait ratisser large et étaler ce qu’on peut faire, que ce soit du Vigneault, de la chanson française avec Piaf et Aznavour ou de l’électro-pop avec Mika et Stromae.»

Est-ce que c’est long monter une chanson a capella pour l’enregistre­r?

«C’est très, très long. Nous sommes tous les quatre issus du classique, donc on improvise très peu. Tout est écrit et réfléchi. Pour les arrangemen­ts les plus complexes de l’album, il faut donc calculer une bonne vingtaine d’heures d’écriture, une autre vingtaine d’heures de répétition­s, puis deux ou trois jours de studio. Pour une chanson.»

Il n’y a vraiment aucun instrument? On croirait presque entendre des percussion­s sur Deux pas deux rassemblés...

«Non, c’est tout fait avec la bouche, mais ça peut prendre du temps pour avoir le son qu’on veut. Il y a juste nous quatre, mais on se multiplie parfois un peu pour donner de la richesse aux chansons, comme sur Tout le monde en même temps.» Sur Comme d’habitude, de Claude François, vous déconnez en prenant des voix coquines. Votre côté comique qui ressort? «On ne peut pas s’en empêcher. Il y a toujours des niaiseries qui arrivent à un moment donné.»

Est-ce que QW4RTZ peut traverser les frontières du Québec?

«On se le souhaite, évidemment. La francophon­ie européenne nous intéresse. On pense que notre humour et notre répertoire fonctionne­raient bien là-bas. Éventuelle­ment, il n’est pas dit qu’on ne fera un tour en anglais du côté du reste du Canada et aux États-Unis.»

La grande popularité d’un groupe comme Pentatonix fait-elle des États-Unis un marché plus difficile à percer?

«En fait, ce n’est pas parce que Heinz vend beaucoup de ketchup qu’aucune autre compagnie ne peut en vendre. Oui, il y a une figure de proue du mouvement qui est là. Mais ça fait en sorte que nous ne sommes pas forcés d’expliquer autant aux gens ce qu’est l’a capella. Quand le groupe a commencé, il y a cinq ou six ans, les gens se demandaien­t qui étaient ces extra-terrestres qui font du bruit avec leur bouche. Maintenant avec Pentatonix, le film Pitch Perfect et la télésérie Glee, ça devient plus facile de percer un marché où il y a un référent. En plus, il n’y a pas tant de compétitio­n, surtout en français.»

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QW4RTZ
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