Le Journal de Montreal - Weekend

DEUX FRÈRES ENNEMIS

L’auteur québécois Jean-Denis Beaudoin plongera les spectateur­s dans un moment sombre de sa vie dans Mes enfants n’ont pas peur du noir. Véritable thriller psychologi­que, la pièce met en scène deux frères qui sont les pires ennemis du monde. Haine et vio

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Deux frères au tempéramen­t houleux, voilà ce qui a inspiré le jeune auteur et comédien de Québec Jean-Denis Beaudoin. Après avoir été présentée dans la Vieille Capitale, il y a deux ans, sa première création, Mes enfants n’ont pas peur du noir, est maintenant présentée à Montréal pour la première fois avec une toute nouvelle distributi­on.

Écrire une pièce inspirée de son enfance était pour lui un passage obligé. «Mon frère est plus jeune que moi de 16 mois», lance l’auteur Jean-Denis Beaudoin. «Il m’a emmené dans des zones de noirceur incroyable­s.»

Si aujourd’hui, les deux frères se sont réconcilié­s, leur enfance a néanmoins été déstabilis­ante, marquée par la haine qu’ils éprouvaien­t l’un envers l’autre.

«Rien n’a jamais été aussi noir que ce que j’ai vécu avec lui, ajoute-t-il. Je l’ai déjà frappé en plein visage.»

Bien qu’une partie de la pièce soit tirée de son expérience personnell­e, il a aussi ajouté une bonne part de fiction.

«Je me suis également inspirée du conte Hansel et Gretel», indique Jean-Denis Beaudoin, qui est aussi directeur artistique de la jeune compagnie de théâtre La bête noire, qu’il a fondée.

HAINE ET JALOUSIE

Ces deux frères, ce sont Joe et Samuel, Joe étant interprété par l’auteur et Samuel par Steve Gagnon. Les deux enfants vivent au milieu d’une immense forêt, sans aucun voisin. Avec eux se trouve leur mère, campée par Monique Spaziani. Le père est absent, ayant laissé les siens sans nouvelles, tandis que les deux frères vivent une relation violente et tordue, se faisant continuell­ement souffrir. «On bascule dans la psychose», indique l’auteur. La pièce a également un aspect métaphoriq­ue, qui est représenté par la forêt.

GRANDE TENSION

Malgré la grande tension que vivront les spectateur­s en raison de la relation tumultueus­e des deux frères, la pièce est également ponctuée d’une bonne dose d’humour. «Il est aussi question de solidarité», précise l’auteur.

Parmi les autres personnage­s, on compte Sarah, la petite amie de Joe, et Dayne, un ami.

«Cette pièce a beaucoup touché les spectateur­s, car les gens se reconnaiss­ent», affirme Jean-Denis Beaudoin, qui fait allusion aux frères et soeurs qui entretienn­ent des relations difficiles. Il estime d’ailleurs que nous avons tous en nous une infime part de noir qui peut jaillir à tout moment si nous sommes confrontés à certaines situations.

Loin de se comparer à un conte de fées, la pièce bascule plutôt dans des thèmes lourds et sombres, oscillant entre jalousie, rancoeur et abandon, sans laisser place à la lumière.

«Nous ne serons pas dans un happy ending», prévient-il.

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