Le Journal de Montreal - Weekend
L’ÉTUDIANT, L’HUMAIN ET LE GLOBE-TROTTEUR
ANTIGUA, Guatemala | Depuis longtemps, je rêvais d’un voyage en solo au Guatemala, qui me permettrait de découvrir des territoires inconnus tout en donnant un coup de main sur place à des communautés en difficulté.
Mon choix s’est porté sur la ville d’Antigua. Sur place, durant un mois, j’y ai appris l’espagnol et j’ai travaillé comme bénévole dans un hôpital pour enfants démunis.
Belle, montagneuse et colorée, Antigua attire de nombreux touristes et étudiants. Riche de son patrimoine unique, l’ancienne capitale du Guatemala a tout pour séduire: quatre volcans qui montent la garde, des ruines magnifiquement préservées, un vaste choix d’hôtels de style colonial et de nombreuses écoles d’espagnol.
«Bienvenida!» me lance Lilian, la directrice de Mundo Spanish School. Depuis 2002, Lilian fait partie de ces Guatémaltèques déterminés à faire tourner le tourisme dans leur pays en instaurant l’éducation et le bénévolat auprès d’étudiants venus des quatre coins du monde. Au programme, quatre heures de cours d’espagnol cinq jours par semaine, dans ce lieu colonial magnifique.
Habitée par cette soif du savoir et par une volonté d’aider les autres, je consacre mes après-midi aux enfants. Je me rends à la Casa Jackson, un hôpital qui reçoit des enfants âgés de un à deux ans souffrant de malnutrition. Âmes sensibles s’abstenir, la plupart d’entre eux ont presque deux ans et tiennent tout juste sur leurs petites pattes. Des regards vides témoignent d’un manque d’attention, et ces petits corps pèsent tout juste 10 livres lorsqu’ils arrivent à l’hôpital.
UNE AUTRE FAÇON DE VOYAGER
En quelques semaines, en plus de pouvoir pratiquer l’espagnol au quotidien, je parviens à établir un lien avec ces bambins. Les nourrir, les changer et leur donner soutien et amour peuvent transformer leur quotidien, et le nôtre; pas besoin d’un doctorat pour ça, n’importe qui peut s’inscrire et offrir son temps pour les aider à retrouver l’élan de la vie.
Et après? La plupart des parents viennent chercher leurs enfants après quelques semaines. Mais certains les abandonnent.
Les jeunes filles sont souvent mères à seize ans. À 24 ans, elles ont 5 à 6 enfants, mais ne peuvent les nourrir. Triste réalité, car dans ces pays où la religion et
l’église exercent un fort pouvoir sur la population, principalement dans les villages en retrait, il demeure impossible de contrôler les naissances. Et l’éducation est souvent inaccessible.
Donner à son voyage une autre dimension, éducative et humaine, n’a jamais été aussi populaire ces dernières années. Malheureusement, cette idée partie d’une bonne intention est devenue un attrait commercial et de nombreuses organisations à but non lucratif en profitent pour vendre des voyages humanitaires! En aucun cas, on ne doit payer pour aller offrir son temps. Sur place, il existe de nombreuses organisations qui acceptent à bras ouverts des volontaires pour donner un coup de main.
LE LAC, LE SOLEIL ET LES TACOS
Quitter le pays sans découvrir la culture serait une erreur, mais partir sans visiter le lac Atitlan serait une tragédie!
L’âme du Guatemala repose au lac Atitlan. Berceau de la civilisation maya, gorgé d’histoire, ce lieu est magique pour les randonnées et le repos. Autour du lac, plusieurs villages permettent de découvrir les populations locales et leurs modes de vie ancestraux. Notamment le village de Panajachel qui fourmille de tisseuses mayas et d’artisans. Il faut rester à la Casa Palopo, à Santa Catarina de Palopo; ce sanctuaire romantique surplombe le lac dans un décor coloré, typiquement guatémaltèque et les petits déjeuners vous sortiront du lit avant l’aube!