Le Journal de Montreal - Weekend
ALAIN CHOQUETTE reviendra mystifier les Québécois
PARIS | Disparu des salles québécoises depuis 2009, Alain Choquette sera de retour à l’automne 2017 pour y présenter une nouvelle tournée. Rencontré à Paris, où il s’est produit plus de 450 fois au cours des trois dernières années, le magicien de 54 ans e
Voilà plus de deux ans qu’Alain Choquette parcourt la France avec son spectacle Drôlement Alain Choquette. Très bien reçu par la critique française (Le Figaro a écrit qu’il était «bluffant» et Télérama a dit que c’était «du jamais vu»), le magicien québécois se produit régulièrement à guichets fermés dans des salles de 500 à 1000 spectateurs. Pour un artiste québécois outre-mer, c’est ce que l’on appelle un très beau succès.
Pourtant, mis à part cette première rencontre avec Le Journal à Paris, il y a quelques jours, Alain Choquette s’était fait très discret à propos de sa nouvelle aventure dans le Vieux Continent. Pourquoi ne pas en avoir parlé avant?
«Le succès des Québécois en France est très relatif, répond-il, attablé dans un café devant le théâtre de la GaîtéMontparnasse, où il a joué plus de 450 fois. Des Québécois qui jouent en France, il n’y en a pas tant que ça. Je voulais être sûr que le jour où j’en parlerais (dans les médias), ce serait parce que ça fonctionne pour vrai.»
RETOUR AU QUÉBEC
Alain Choquette a aussi une autre bonne raison de parler de son expérience française: pour la première fois en huit ans, il fera une tournée québécoise d’une trentaine de spectacles, à l’automne 2017. «Mon dernier show au Québec, je l’avais joué 400 fois, dit-il. On avait joué partout. Ça s’était arrêté autour de 2009.»
Avec la réponse très positive du public français depuis trois ans, le magicien a récemment décidé de prendre le téléphone et de contacter des diffuseurs québécois.
«Je voulais voir leur intérêt. Et rapidement, j’ai pu booker des spectacles à Montréal, Québec et dans plusieurs autres villes», dit-il.
Alain Choquette admet que sans le succès de sa tournée française actuelle, il n’aurait probablement pas pu programmer de nouveaux spectacles au Québec.
«Ce qui crée l’intérêt pour les diffuseurs québécois, c’est que ça marche ailleurs, dit-il. Ça fait 20 ans qu’ils me voient. À un moment donné, ils auraient pu vouloir passer à autre chose, comme je ne suis plus la saveur du mois...»
LE RÊVE AMÉRICAIN
Grande vedette de la magie au Québec dans les années 1990, Alain Choquette avait déjà essayé de percer le marché étranger, il y a une vingtaine d’années.
Rêvant de faire carrière aux États-Unis, il avait joué à Atlantic City avant de se retrouver à Las Vegas, de 1998 à 2003.
«C’est moi qui avais inauguré le casino Paris Las Vegas, indique-t-il. J’y avais joué pendant six mois avant de laisser ma place à Notre-Dame-de-Paris.»
Il s’était ensuite retrouvé au Caesars Palace, dans un théâtre qui allait ensuite être démoli pour laisser la place au Colosseum et à Céline Dion.
Mais devant la popularité de David Copperfield et l’émergence de Criss Angel, Alain Choquette ne faisait pas le poids. «Pour être une vedette de la magie aux États-Unis, il aurait fallu que j’aie mon émission de télévision.»
«COMME UNE VIEILLE BLONDE»
Après sa dernière tournée québécoise en 2009, le magicien a décidé de se concentrer sur les spectacles corporatifs. «J’ai aussi fait une conférence de motivation que j’ai présentée plusieurs fois dans des entreprises, dit-il. Du corpo, j’en ai fait à temps plein pendant un bon quatre ans. Mais dans l’oeil du public, je n’étais plus là...»
Depuis son absence des salles québécoises, d’autres artistes de variétés (Luc Langevin, Messmer, Vincent C) ont pris la place d’Alain Choquette au Québec. Aujourd’hui, où le magicien se situe-t-il, selon lui?
«J’en ai aucune idée, répond-il honnêtement. Je ne sais pas si les gens auront envie de venir me voir. Je nage dans le néant totalement. C’est comme une vieille blonde. Quand tu te revois après sept ou huit ans, vas-tu triper sur elle? (rires)»