Le Journal de Montreal - Weekend
DERRIÈRE CHAQUE GRAND HOMME...
Madeleine Péloquin était particulièrement nerveuse la première fois qu’elle a rencontré Élise Béliveau. C’était quelques semaines avant de commencer à tourner Jean Béliveau, cette ambitieuse minisérie du réseau Historia, dans laquelle elle incarne la conj
L’actrice était angoissée non seulement parce qu’elle s’apprêtait à discuter avec l’une des plus célèbres femmes de joueurs du Québec, mais parce qu’en hockey, ses connaissances étaient extrêmement limitées... voire nulles.
Complexée, la comédienne a décidé d’avouer son ignorance d’entrée de jeu.
Réponse de Mme Béliveau? «Fille, c’est correct, parce qu’avant de rencontrer Jean, je n’y connaissais rien non plus. Je n’avais même pas envie d’apprendre!»
INSPIRATION
Actuellement en tournage, Jean Béliveau relate le parcours de l’ancien capitaine du Tricolore, campé par PierreYves Cardinal, entre 1950 et 1971. Écrite par Jacques Savoie (Les Lavigueur, la vraie histoire) et réalisée par François Gingras (Trauma), la série mettra également en scène plusieurs ex-joueurs étoiles du CH, dont Boom Boom Geoffrion (Patrice Bélanger), Maurice Richard (Bruno Marcil), Henri Richard (Marc Beaupré) et Butch Bouchard (Frédéric Blancette).
Rencontrées à l’auditorium de Verdun, où plusieurs scènes du drame biographique en cinq épisodes sont filmées, Madeleine Péloquin et Élise Béliveau racontent en souriant leur premier têteà-tête. Deux heures au cours desquelles la comédienne a beaucoup observé son interlocutrice.
«On s’est rencontrées chez sa fille, Hélène, explique Madeleine Péloquin. Je voulais lui parler avant de commencer le travail. Je voulais établir un contact avec elle. Je voulais m’en inspirer. Je voulais la voir vivre, voir comment elle parle, comment elle raconte ses anecdotes, comme elle gesticule…»
CARTE BLANCHE
Les deux femmes se sont visiblement plu. En Élise Béliveau, Madeleine Péloquin dit avoir découvert une femme de caractère qui confirme l’expression consacrée voulant que derrière un grand homme se cache une grande dame.
«Elle a beaucoup d’opinions. Elle est très terre-à-terre. Elle parle d’une façon singulière. Elle a un côté gripette. Elle est aussi très drôle!» lance la comédienne.
De son côté, Mme Béliveau dit avoir trouvé Madeleine Péloquin très jolie et sympathique.
Fait à signaler, la «première dame du Canadien» n’a transmis aucune consigne particulière à celle qui allait jouer son rôle au petit écran. Au contraire, elle préférait lui donner carte blanche. La grandmère de deux petites-filles a d’ailleurs gardé la même attitude tout au long du projet. L’an dernier, elle a ouvert ses archives aux producteurs pour qu’ils puissent recueillir le plus d’informations possible, mais elle n’a pas cru bon de lire le scénario.
«Je leur fais confiance», indique Mme Béliveau.
Cet abandon a grandement rassuré Madeleine Péloquin, qui s’est aussitôt sentie libre de prendre les décisions d’interprétation qu’elle souhaitait. «Mme Béliveau a été super généreuse, note la comédienne. Elle m’a facilité la tâche.»
«Je suis chanceuse de pouvoir jouer un aussi beau rôle, poursuit-elle. J’ai toujours peur quand j’entends: “Tu vas jouer la femme de…”. Parce que souvent, ça donne des personnages peu intéressants et pas développés. Mais Mme Béliveau, c’est tout le contraire. Elle est loin d’être plate. Elle prend beaucoup de place dans la série.»
UN RÔLE QUI «FAIT DU BIEN»
Après avoir joué «une méchante» au cinéma dans Nitro Rush cet été et «une chipie» dans Les pays d’en haut cet hiver, Madeleine Péloquin se délecte de pouvoir camper une femme inspirante dans Jean Béliveau.
«Ça me fait du bien, surtout ces tempsci. En 2016, qu’on décide de mettre la loupe sur des gens bienveillants, gentils et droits, c’est réjouissant.»
Le tournage de Jean Béliveau se poursuit jusqu’au 18 décembre.
La série sera présentée à Historia à compter du 15 mars. Un documentaire d’une heure accompagnera sa diffusion.
Elle est tellement gentille, attachante, généreuse et accessible qu’après cinq minutes, je n’étais plus nerveuse du tout.» – Madeleine Péloquin, à propos d’Élise Béliveau