Le Journal de Montreal - Weekend
60 MUSICIENS ET 40 CHORISTES INTERPRÉTERONT DES MUSIQUES DE JEUX VIDÉO
Un ensemble musical classique de 60 musiciens, accompagné par un choeur de 40 voix, interprétera la musique de 16 jeux vidéo fabriqués au Québec avec les Assassin’s Creed, Morbus Delirium, Batman Arkham Origins et Child of Light, composée par Coeur de pir
Yves Leclerc Le Journal de Québec
Le Montreal Orchestra Company, sous la direction du chef Alain Trudel, interprétera la semaine prochaine à Québec et à Montréal, 16 mouvements musicaux issus de 16 jeux vidéo. Alain Trudel est le directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Laval.
On pourrait croire que la musique des jeux vidéo est une série de bips et de sonorités électroniques, mais c’est loin d’être le cas.
«J’ai bien hâte d’entendre Child of Light, qui, sur le jeu d’Ubisoft, est interprétée seule au piano par Coeur de pirate, passer par un orchestre symphonique de 60 musiciens et 40 choristes. Ça va être quelque chose de superbe. C’est un concert qui risque d’être pas mal intéressant», a laissé tomber, lors d’un entretien, Denis Talbot, animateur, spécialiste des jeux vidéo et porte-parole de l’événement.
Les amateurs vont entendre, en exclusivité, la musique du jeu Mass Effect Andromeda qui va être lancé en mars.
PORTE D’ENTRÉE
Ces concerts, explique-t-il, deviennent aussi une porte d’entrée, pour les amateurs de musique, dans l’univers des jeux vidéo.
«Il y a peut-être des grands amateurs de musique symphonique qui vont trouver ça bien cool et qui vont, je le souhaite, s’adonner aux jeux après», a-t-il indiqué.
Comme les amateurs de jeux vidéo pourraient s’intéresser, par la suite, à la musique classique et aller à des concerts de musique symphonique. «Il faut être curieux dans la vie, ouvrir ses horizons et ne pas se limiter à un seul truc. On peut être surpris et se découvrir de nouveaux goûts et de nouvelles passions», a-t-il mentionné.
UN ART
Le spécialiste se souvient d’une expérience dont il avait été témoin à New York. Des consoles de jeux avaient été installées dans des bibliothèques à travers un parcours de type chasse au trésor pour que les jeunes fouillent dans les différents lieux de la bibliothèque.
«L’activité permettait aux jeunes de découvrir des jeux et c’était quoi une bibliothèque», a-t-il raconté.
Denis Talbot a hâte d’entendre les différents arrangements musicaux, de vivre cette musique et d’entendre la réaction des gens, lorsqu’ils vont reconnaître les thèmes des différents jeux.
«La musique, explique-t-il, est aussi importante dans un jeu que les personnages. Joue à un jeu, enlève la musique, si c’est possible, et c’est comme aller dans une discothèque où tu regarderais les gens danser sans musique.»
Il raconte avoir fait le test, à son émission Radio Talbot, diffusée sur radiotalbot.tv, de mettre trois musiques différentes sur le même visuel.
«Ça change du tout au tout. Arriver à trouver la bonne toune sur les bonnes images, c’est un art», a-t-il indiqué.
Les profits de ces deux spectacles seront versés à La Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec, organisme à but non lucratif, derrière cet événement, qui a pour mission d’aider les petits et moyens studios qui oeuvrent dans l’industrie du jeu vidéo et de leur offrir des ressources.
L’Odyssée musicale du jeu vidéo 2016 est présentée le 9 décembre à la Maison symphonique de Montréal et le 11 décembre au Palais Montcalm à Québec.