Le Journal de Montreal - Weekend

IL NEIGE DANS LA TÊTE DE THE WEEKND

- André Péloquin journaldem­ontreal.com andre.peloquin@quebecorme­dia.com

Un an à peine après avoir goûté au succès critique et populaire avec son excellent deuxième album Beauty Behind The Madness, l’étoile du R&B canadien The Weeknd se délie les muscles du visage avec Starboy, une production aussi ambitieuse que maladroite. Malambitie­use, disons.

On peut aborder cette nouvelle offrande de deux façons, en fait.

OEUVRE D’ART ULTIME ?

On peut y voir une oeuvre d’art livrée dans l’urgence et sans concession, autant au niveau des moyens – Daft Punk (!) y collabore, tout comme Lana Del Rey – pour une deuxième fois – et Kendrick Lamar – que de sa longueur (18 pièces totalisant près de 70 minutes).

En étirant l’élastique, on pourrait interpréte­r Starboy comme un petit pas pour le bonhomme (Beauty Behind The Madness était à peine plus court), mais surtout un doigt d’honneur pour un genre – la pop R&B – toujours orienté vers le «single».

DISQUE ENTRE DEUX CHAISES ?

D’autres entendront un album taciturne et sexy quoique sans grande surprise. Un LP qui démarre quand même sur les chapeaux de roues, mais qui s’épuise dangereuse­ment au gré des extraits avant de profiter, fort heureuseme­nt, d’un second souffle en conclusion.

Au risque de jouer au gérant d’estrade, disons que certaines chansons – dont la mollassonn­e All I Know – gagneraien­t en étant tronquées. Ordinary Life – qui, elle, est correcte, sans plus – ankylose également Starboy et aurait pu demeurer sur un disque dur en studio. Vous l’aurez deviné, je penche davantage vers «le côté sombre» de Starboy.

MISE EN GARDE

Starboy demeure une oeuvre de qualité, mais qui laisse tout de même perplexe. On s’attendait à moins (en durée), mais aussi à plus (en innovation­s).

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