Le Journal de Montreal - Weekend
QUE DEVIENNENT LES FEMMES DE 50 ANS ?
Même le jeu d’Isabelle Huppert ne parvient pas à faire décoller cet Avenir un peu fade.
Nathalie (Isabelle Huppert), professeure de philosophie dans un lycée parisien, est mariée à Heinz (André Marcon), qui pratique le même métier. Ils ont deux enfants, jeunes adultes et ont une vie intellectuelle plus qu’épanouie. Seule anicroche dans ce qui semble être le long fleuve tranquille de leur existence, la mère de Nathalie (Edith Scob), une ancienne mannequin désormais actrice, complètement dépressive. C’est elle qui réveille sa fille en plein milieu de la nuit, qui lui fait du chantage au suicide, qui chamboule régulièrement son emploi du temps.
Mais voilà. Un jour, Nathalie voit Heinz la quitter pour une autre femme. Puis sa mère meurt. Quel avenir l’attend?
Heureusement, comme elle le dit ellemême, sa vie intellectuelle est plus qu’épanouie. Elle s’occupe d’une collection d’ouvrages de philosophie dans une petite maison d’édition indépendante et a conservé un excellent contact avec l’un de ses anciens élèves, Fabien (Roman Kolinka).
SOBRIÉTÉ
Écrit et réalisé par la Française Mia Hansen-Løve (dont les parents étaient professeurs de philosophie), L’avenir n’est pas sans mérite. En effet, comme toujours, la cinéaste privilégie la pudeur des sentiments et la suggestion aux grandes scènes dramatiques. Ici, Isabelle Huppert pleure la mort de sa mère et de sa vie de couple discrètement, presque en cachette, dans l’autobus ou dans sa chambre. Le déchirement qu’elle éprouve à ne plus aller dans la maison de famille de son ex-mari, en Bretagne, se traduit en une séquence, lorsqu’elle tente d’emmagasiner la beauté du paysage lors d’un trajet en voiture.
RÉCOMPENSÉ
Malgré cette mise en scène sobre et le jeu des comédiens à la fois nuancé et fort – Mia Hansen-Løve a obtenu l’Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin pour ce long métrage –, force est d’admettre que L’avenir ne passionne pas. Cette femme ne parvient pas à nous intéresser. Et c’est d’autant plus dommage qu’on vient de voir une Isabelle Huppert à couper le souffle dans Elle et qu’on ne peut que comparer les deux personnages.