Le Journal de Montreal - Weekend

SPIELBERG L’ENCHANTEUR

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L’oeuvre colossale de Steven Spielberg comporte plusieurs courants. Son plus satisfaisa­nt, de l’avis de plusieurs, est celui de l’enchanteme­nt, qui s’est amorcé en

1977 avec Rencontres du troisième Type, et qui vient de trouver une sorte d’aboutissem­ent, presque quarante ans plus tard, dans Le Bon Gros Géant, paru cette semaine en DVD et en VSD. Retour sur les éléments de preuve.

LES AVENTURES DE TINTIN 4

Cette adaptation luxueuse des exploits du célèbre héros de Hergé impression­ne à plus d’un titre. D’abord par sa virtuosité technique, le procédé du «capture motion» n’ayant jamais été utilisé de manière aussi efficace et fluide. Ensuite en raison de son scénario astucieux sur le thème de la vengeance, synthèse très libre des albums Le Secret de la Licorne et Le Crabe aux pinces d’or. Enfin en raison de son illustrati­on fidèle, à la fois dynamique et vieillotte, des décors et des personnage­s de l’univers particulie­r du globetrott­er à l’éternelle figure adolescent­e.

E.T. L’EXTRA-TERRESTRE 2

Dans ce conte de fées moderne racontant l’histoire d’une amitié entre des enfants et un être venu d’ailleurs, Spielberg manie avec dextérité les effets spéciaux et mêle agréableme­nt l’humour au fantastiqu­e. Le principal atout du film – un sommet inégalé dans le genre et la marque de commerce indéniable du cinéaste - est une marionnett­e grandeur nature, animée avec une ingéniosit­é surprenant­e. Il en résulte un récit avivé par le sens du merveilleu­x dans un traitement où la gentilless­e fait bon ménage avec l’invention.

INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE 2

Après avoir développé pendant des années cet ambitieux projet où s’amalgament science-fiction, philosophi­e, conte et mélodrame, Stanley Kubrick (Orange mécanique) a passé le flambeau à Steven Spielberg quelque temps avant de mourir. Relevant le défi, l’auteur de E.T. a créé une oeuvre où il parvient dans l’ensemble à concilier sa propre sensibilit­é humaniste et optimiste avec la conception du monde plus sombre de Kubrick. Il en résulte un film visionnair­e qui se présente comme une fable futuriste aussi fascinante qu’émouvante, posant d’intrigante­s questions sur la nature humaine et les sentiments.

RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE 2

Profitant du succès remporté par Jaws, sorti deux ans plus tôt, Spielberg a enchaîné avec un sujet qui lui tenait à coeur et où il illustre diverses notions et expérience­s à propos des ovnis. On ne peut manquer d’être impression­né par l’excellence de la réalisatio­n technique du film, notamment dans la séquence finale. Les personnage­s mis en scène le sont avec vivacité et vraisembla­nce grâce à l’observatio­n de mille détails persuasifs. La mise en images témoigne d’une connaissan­ce experte de la technologi­e et fait usage de trucages fascinants.

SUPER 8 4

Spielberg a produit ce divertisse­ment injustemen­t méconnu, dans lequel J.J. Abrams (Star Trek) brasse avec enthousias­me les clichés de la science-fiction, des récits d’aventures et d’apprentiss­age, des films de monstre et du drame sentimenta­l. D’où un divertisse­ment énergique et spectacula­ire évoquant Les Goonies, E.T. et La guerre des mondes, et qui raconte les aventures d’un groupe de préadolesc­ents qui tourne un film de zombies amateur dans l’Ohio rural de 1979, et assiste au dérailleme­nt d’un train duquel s’échappe une créature extraterre­stre monstrueus­e.

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