Le Journal de Montreal - Weekend
PERDUES DANS L’HISTOIRE…
Les femmes du 20e siècle Film de Mike Mills. Avec Annette Bening, Lucas Jade Zumann, Greta Gerwig et Elle Fanning
Si Annette Bening est formidable, le long métrage n’est pas à la hauteur et on en ressort avec l’impression qu’il est inachevé.
Difficile d’être enthousiaste devant cette nouvelle oeuvre du réalisateur Mike Mills, lui qui nous avait donné le très bon Les débutants en 2010. Là, l’intrigue – y en at-il seulement une? – tourne en rond, le cinéaste et scénariste semblant oublier où il veut en venir.
Au coeur des Femmes du 20e siècle, on trouve Dorothea (incroyable Annette Bening), femme de 50 ans, mère monoparentale d’un adolescent, Jamie (Lucas Jade Zumann), qui peine à trouver sa place dans cette Amérique de 1979. La quinquagénaire, qui fait rénover sa maison par William (Billy Crudup), loue des chambres pour se faire un revenu d’appoint et la pétillante Abbie (une Greta Gerwig presque méconnaissable) est sa locataire. La jeune femme, photographe et aspirante artiste, se remet d’un cancer. En parallèle, Julie (Elle Fanning, toujours aussi bonne), une jeune voisine, vient régulièrement rendre visite à Jamie.
Est-ce pour l’aider à trouver son équilibre? Pour lui expliquer les choses de la vie? Pour le sensibiliser au féminisme et à la réalité des femmes de son temps? Toujours est-il que Dorothea demande à Abbie et à Julie de passer des moments avec son fils, de – en quelque sorte – le former au monde qui l’entoure… en tout bien tout honneur, évidemment.
AU FIL DES GÉNÉRATIONS
Comme il le déclarait en entrevue, Mike Mills a abondamment puisé dans ses souvenirs d’enfance pour écrire Les femmes du 20e siècle. Les trois personnages féminins sont donc dépeints avec sincérité et émotion. Les anecdotes racontées sont émouvantes, fleurent bon la nostalgie d’un temps plus simple et abondent de références à Casablanca, long métrage préféré de Dorothea et film iconique des années 1940.
Nous immergeant dans l’époque par l’ajout de vidéos d’actualités (le discours du président Jimmy Carter, la libération des otages américains, etc.), Mike Mills veut faire le portrait de trois générations de femmes et montrer leurs ressemblances. On sent également la volonté du scénariste et metteur en scène de leur rendre hommage. Mais au-delà des réflexions très pertinentes de Dorothea, d’Abbie ou de Julie, on reste un peu sur sa faim, comme si l’homme s’était perdu dans sa propre histoire et ses propres souvenirs. Dommage!