Le Journal de Montreal - Weekend
À LA FRESQUE HUMAINE
populaire ni électrique, mis à part un synthétiseur. Le tout est joué par des instruments symphoniques.»
«Les gens vont peut-être mieux comprendre l’histoire elle-même, chantée à l’origine par Roger Waters et David Gilmour, poursuit-il pour nous donner un avant-goût. Ici, les personnages sont incarnés. Pink, sa mère, son père, le procureur, le juge, le professeur, tous existent et chantent eux-mêmes leurs propres répliques. Cette fresque met en lumière les paroles. À l’opéra, les mots et l’histoire priment autant que la musique.
Si la présence de Roger Waters le soir de première n’est pas encore coulée dans le béton, le créateur de l’oeuvre originale, maintenant âgé de 73 ans, a pu suivre de près l’évolution d’Another Brick in The Wall, qui sera offert par l’Opéra de Montréal dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal. «Dès qu’on a eu la partition du chef, on lui a fait parvenir. De même que l’enregistrement de la première lecture musicale. On a eu l’occasion de lui présenter le synopsis de Dominic Champagne, qui tient en 137 pages».
«C’est fascinant que cet opéra soit entendu en première mondiale à Montréal, sachant qu’une partie de la genèse de l’oeuvre originale est issue d’un passage de Pink Floyd ici en 1977.» En pleine représentation d’Animals au Stade olympique, Roger Waters avait senti un mur le séparer de la foule après avoir craché au visage d’un spectateur qui l’importunait au parterre.
UN MUR D’ACTUALITÉ
Avec le projet de Donald Trump de construire un mur à la frontière mexicaine pour contrer l’immigration illégale, The Wall ne peut être plus d’actualité. En février, Waters, un fervent opposant au président républicain, s’est même dit prêt à donner un concert à l’endroit même où sera érigé le mur.
«The Wall a été conçu en réaction au fascisme et fait référence au mur de Berlin. Le grand-père de Roger Waters a été tué au cours de la Première Guerre mondiale, son père aussi durant la Seconde Guerre mondiale. Des murs, il y en a partout. Qu’on pense aux migrants butés à un mur parce qu’ils essaient de trouver asile dans un autre pays. Et Dieu sait que le mur est d’actualité en ce moment chez nos voisins américains.»
Another Brick in The Wall sera présenté par l’Opéra de Montréal du 11 au 27 mars, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal.