Le Journal de Montreal - Weekend

« NOUS N’AVONS PAS ATTEINT NOTRE PLEIN POTENTIEL »

Les gars de Half Moon Run ne sont certes pas du genre à s’asseoir sur leurs lauriers. Garder la même formule que celle qui a fait le succès de leurs deux premiers albums, très peu pour eux. La formation montréalai­se cherche plutôt à évoluer.

- Cédric Bélanger Le Journal de Québec cedric.belanger@quebecorme­dia.com

«On a le sentiment de ne pas avoir encore atteint notre plein potentiel, d’avoir montré de quoi nous sommes capables», lance même le batteur Dylan Phillips, que Le Journal a rencontré dans le restaurant d’un hôtel de la basse ville de Québec, la semaine dernière, au lendemain d’un des trois concerts à guichets fermés que donnait Half Moon Run dans la ville de Régis Labeaume.

Voilà qui annonce un troisième album qui se démarquera du deuxième, Sun

Leads Me On, qui lui-même se détachait nettement, dans plusieurs de ses morceaux, du son indie folk de Dark

Eyes, l’album qui avait révélé Half Moon Run au monde, en 2012.

Il est trop tôt, avance Dylan Phillips, pour savoir quelle direction musicale empruntera le quatuor sur ce troisième album ni quand il sortira. Mais au moment où la tournée de Sun Leads Me

On tire à sa fin, l’inspiratio­n se pointe déjà le bout du nez, assure-t-il.

«On a commencé à écrire durant la pause entre la tournée en Australie (en janvier) et la tournée actuelle du Québec. Nous sommes vraiment chargés. (...) Il y a plein de choses qui se passent dans nos têtes. Quand on écrit, c’est toute la journée, toute la nuit.»

L’OSM

Dans cette optique, les deux concerts de Half Moon Run avec l’Orchestre symphoniqu­e de Montréal, qui auront lieu en septembre, auront aussi un effet inspirant sur Phillips, Devon Portielje, Conner Molander et Isaac Symmonds. Du moins, c’est ce que croit le batteur, un diplômé de l’école classique.

«J’ai hâte de voir ce que le chef d’orchestre Simon Leclerc va faire avec nos chansons. De notre côté, on veut toujours écrire avec de nouveaux instrument­s et trouver de nouveaux sons. J’aimerais à l’avenir faire mes propres arrangemen­ts et embaucher d’autres musiciens pour faire partie de notre projet. J’adore apprendre tout le temps», dit-il.

C’EST MIEUX LES PETITES SALLES

Dans le processus évolutif du groupe, il n’est pas clair que les grands amphithéât­res, le Centre Bell et le Centre Vidéotron, figurent très haut dans les priorités de Half Moon Run. Bien sûr, le niveau de popularité atteint – ils ont attiré 10 000 personnes au parc de la Francophon­ie, en juillet dernier, au Festival d’été de Québec – annonce cette migration. Mais les gars, voyez-vous, aiment vraiment ça, jouer dans de petites salles.

«Pour moi, une salle comme l’Impérial. J’ai peur d’essayer de remplir un énorme aréna. Les shows que j’ai vus en aréna, le son est différent selon où tu trouves dans

la salle. C’est vraiment difficile de remplir l’espace. Je me demande si c’est mieux que de faire plusieurs concerts dans une salle plus petite.»

Dylan Phillips garde d’ailleurs un souvenir impérissab­le d’un concert au Cercle, à Québec, après la parution de Dark Eyes.

«Nous n’avions alors joué qu’une dizaine de concerts dans des bars de Montréal devant des amis. On arrivait à remplir les places, mais on connaissai­t tout le monde. On ne pensait pas que des personnes que nous ne connaissio­ns pas écoutaient notre musique. À Québec, où nous n’avions pas d’amis, les gens chantaient. Ils connaissai­ent les paroles. C’était un peu effrayant. Ça m’a marqué. Je vais toujours me souvenir de ce concert.» La tournée québécoise de Half Moon Run se termine cette semaine avec des arrêts à la Maison de la Culture de Gatineau (4 mars), au Centre des arts Juliette-Lassonde de Saint-Hyacinthe (5 et 6), à la salle Desjardins de Rimouski (8) et au Centre des congrès de Carleton (9).

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HALF MOON RUN
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