Le Journal de Montreal - Weekend
À PROPOS DE MA HAINE VISCÉRALE DES ALBUMS DE DUOS...
S’il y a trois choses que je déteste plus que tout au monde, c’est bien le sexisme, le racisme... et les albums de duos. MAIS…
Incroyable, mais vrai, l’illustre Karen Young et sa fille, la chanteuse jazz Coral Egan, viennent toutefois ajouter une rare exception à la règle avec Dreamers, un projet aussi chaleureux que sympathique et sincère.
À CONTRE-COURANT
Alors que plusieurs de leurs congénères profitent de l’engouement inexplicable pour les albums de duos pour «beurrer épais» (autant dans l’interprétation ampoulée que dans les moyens investis), Coral Egan, sa mère et leurs compères eux, se distinguent en ne se «limitant» qu’à l’essentiel.
Exit, donc, l’ensemble symphonique, voire la production semi-lustrée, afin de miser sur des instrumentations sobres et, surtout, sur une réalisation délicieusement intimiste. Tout pour mettre les voix de l’avant.
Un choix judicieux lorsqu’on considère le talent derrière les micros… et la série de concerts accompagnant ladite oeuvre.
COMME DU BOUILLON DE POULET POUR LES OREILLES
Bien que l’image de se faire verser de la soupe dans les tympans est, ma foi, fort dégueulasse (mes excuses, au passage), c’est tout de même ce qu’on retient de Dreamers au fil des écoutes.
Pseudo «best of» des répertoires des artistes concernées, surmonté de quelques reprises et nouveautés, Dreamers fait un peu fourre-tout par moment. Si la direction musicale s’avère un brin nébuleuse un peu avant la fin de l’oeuvre, l’ensemble demeure bougrement cordial.
Sans nécessairement révolutionner le genre, Karen Young et 2 Coral Egan laissent entrevoir une lueur d’espoir pour l’entreprise de plus en plus moribonde qu’est le mautadine album en duo.