Le Journal de Montreal - Weekend

STEVE GAGNON LE TOUCHE-À-TOUT

Les téléspecta­teurs le connaissen­t depuis quelques années parce qu’il a débarqué dans L’auberge du chien noir il y a cinq ans, sous les traits d’Elliot Dumas. C’est aussi lui qui s’est fait tirer dessus par Samuel dans O’.

- Sabin Desmeules

Mais ces temps-ci, on le remarque surtout parce qu’il est l’imparfait, mais ô combien touchant, frère d’Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin), Michaël, dans Ruptures. Qui est Steve Gagnon?

Né à Chicoutimi, il a habité quelques années à Baie-Comeau avant que sa famille ne s’installe pour de bon à Québec. C’est là qu’il a fait ses études au Conservato­ire. L’acteur a d’abord fait du théâtre dans la ville où il a grandi. Il y a parallèlem­ent développé des talents de dramaturge et de metteur en scène. Puis, en débarquant à Montréal il y a cinq ans, il s’est mis à faire de la télévision.

Était-ce pour continuer à vivre de sa passion, pour fouler les planches tout en pouvant vivre de son métier? «Non, la télé est vraiment un médium que j’adore! Il y a un niveau de jeu auquel on ne touche presque jamais en théâtre. On peut apporter plein de nuances, faire parler les non-dits. Au théâtre, tu peux bien les trouver en répétition, ces nuances-là, mais quand tu arrives devant une salle de centaines de personnes, il faut que tu élargisses ton jeu, que tu projettes ta voix.»

Le fait d’être dramaturge et metteur en scène fait de Steve un meilleur acteur. «On pourrait penser que je suis quelqu’un qui a tendance à imposer sa vision, mais au contraire, je sais à quel point c’est important qu’un acteur embrasse la propositio­n d’un auteur et d’un metteur en scène!»

UN RÔLE QUI FAIT RÉAGIR

Son rôle dans Ruptures fait jaser. «Michaël est un humain très maladroit émotivemen­t, et ça transparaî­t dans sa vie. Il est assez fragile, et on sent qu’il a un lourd passé familial, donc ça le rend assez vulnérable... sous des apparences de petit gars fort! explique Steve. Sur les réseaux sociaux, il fait réagir. On peut avoir tendance à dire: “Il faudrait qu’il apprenne, à un moment donné, à ne plus se mettre dans la merde!” Oui, on a ce réflexe-là. Mais en même temps, ce qui est plaisant de jouer un personnage comme celui-là et qui en fait du bonbon, c’est que ça permet d’en faire un personnage attachant.» Car, oui, Michaël dégage aussi humour et tendresse. Et Steve se sert de cela pour en faire un personnage très balancé.

PAS DE PERMIS DE CONDUIRE

Durant la première saison, on voyait le personnage conduire un pick-up. «Les auteurs ne savaient pas que je ne conduisais pas et que je n’avais pas mon permis. Ç’a été très compliqué pour Mariloup Wolfe, qui m’a fait promettre d’obtenir mon permis avant la deuxième saison. Mais comme elle n’est pas revenue comme réalisatri­ce, la promesse est tombée.»

Il n’a pas fini d’étendre ses tentacules. Le comédien a comme projet d’adapter l’un de ses textes de théâtre pour le cinéma. Et il a également sa propre idée de fiction de télé à laquelle il travaille.

UNE BLONDE COMÉDIENNE

Steve Gagnon ne vient pas d’une famille de créateurs. «Mais même s’ils ne sont pas des artistes, mes parents m’ont toujours encouragé dans mes démarches.» C’est un enseignant qui lui a donné la piqûre. «À la petite école, Daniel, un de mes professeur­s, a encouragé ma créativité. Sans lui, peut-être que je ne serais pas devenu acteur...»

Sa blonde, Claudiane Ruelland, est comédienne. «On l’a vue dans Chabotte et fille. On s’est rencontrés en deuxième secondaire, dans la troupe de théâtre parascolai­re. On était de très bons amis. Et c’est au cégep qu’on a commencé à se fréquenter de façon intime.» Et ils n’hésitent pas à mêler le travail et la vie puisqu’ils ont toujours des projets ensemble.

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