Le Journal de Montreal - Weekend
JEUNES… POUR mais pas seulement !
Bien qu’ils soient collés sur leurs écrans, parfois à regarder plus ou moins n’importe quoi, ils sont exigeants envers leurs séries télé. Il faut faire du solide pour les captiver et garder leur attention sur plusieurs saisons. Et je dois dire, ces séries
FULLER HOUSE – NETFLIX
Toujours au rang des séries «nostalgie», Netflix a aussi fait renaître de ses cendres quelques-uns des personnages de la populaire sitcom Full House, diffusée de 1987 à 1995 sur ABC. Vous souvenez-vous de cette maisonnée où un père veuf élève ses trois filles avec l’aide de son meilleur ami et de son beau-frère? C’est la série qui a «mis au monde» les jumelles Olsen (Ashley et Mary-Kate). Vingt ans plus tard, le spin-off met en vedette la plus vieille des filles Tanner qui, devenue veuve, élève ses trois fils avec l’aide de sa meilleure amie et de sa soeur. Le succès est instantané. La série s’inscrit non seulement dans la vague
revival, mais aussi dans la tendance rassembleuse qui unit les générations devant un rendez-vous commun.
GILMORE GIRLS – NETFLIX
Cet automne, Netflix a fait revivre la populaire série Gilmore Girls, le temps de 4 épisodes. Diffusée entre 2000 et 2007 sur les chaînes câblées américaines WB et CW, elle a été reprise au Québec par Vrak. On y suit, à travers les saisons d’une petite ville du Connecticut, le quotidien très complice d’une mère monoparentale et de la fille de 16 ans qu’elle a eue, adolescente. La mère, Lorelai, n’a pas la langue dans sa poche et entretient une relation conflictuelle avec ses parents. La fille, Rory, est particulièrement brillante et sensible. Elle doit s’adapter à la nouvelle réalité d’un collège privé élitiste, puis d’une mythique université. Nous sommes témoins de leurs implications, de leurs luttes pour réussir et surtout de leurs histoires de coeur dans un contexte où il n’est pas toujours évident pour elles de s’attacher. Cette série a reçu d’excellentes critiques et permis à la chaîne de doubler ses parts d’écoute. Une mésentente avec le diffuseur a mis fin à la série, mais Netflix nous a donné l’occasion de renouer, dix ans plus tard, avec les deux femmes, créant un véritable buzz et relançant la franchise pour une nouvelle génération qui a dévoré en boucle les sept premières saisons.
A SERIES OF UNFORTUNATE EVENTS – NETFLIX
Les jeunes aiment être plongés dans des univers étranges dans lesquels ils peuvent se retrouver. Pensons à Harry Potter. Once Upon
a Time a aussi connu récemment un bon succès auprès des ados et préados. Ça flirte légèrement avec la peur sans être de l’horreur. Une série adaptée des livres des Orphelins Baudelaire vient tout juste de débarquer sur Netflix (encore!). C’est de la «dramédie» noire et visuellement, c’est hallucinant. Quand les adultes ont des Trône de
fer, les jeunes, qui carburent aux effets spéciaux et aux jeux vidéo, doivent avoir des séries d’envergure. Si dans la version ciné, Jim Carrey prêtait ses traits au comte Olaf, c’est Neil Patrick Harris qui l’incarne merveilleusement dans cette nouvelle série. On y suit le destin de trois orphelins qui, à la mort de leurs parents, se retrouvent sous l’autorité d’un étrange parent, le fameux Olaf. Pour échapper à son emprise, ils découvriront une société secrète à laquelle appartenaient leurs parents. La série a reçu des critiques dithyrambiques.
LE CHALET – VRAK
Malheureusement, peu de fictions au Québec s’adressent spécifiquement à un public adolescent. Heureusement,
Le chalet fait bonne figure et a permis de renouveler le genre dans sa formule visuelle actuelle, loin des studios, et ses textes réalistes joués avec sobriété. On y retrouve six jeunes adultes, cinq amis de longue date et une nouvelle coloc, qui partagent chaque hiver un chalet pour profiter de la saison de ski. Tous sont adeptes des sports de glisse. On les voit évoluer dans les dédales de leur amitié, parfois mise en péril, de leurs histoires d’amour, de leurs préoccupations par rapport à l’avenir, à leurs études, à leurs aspirations. La série est à l’image de plusieurs séries américaines qui ont pour thème l’amitié et l’importance que les autres occupent dans nos vies – on pense à Dawson’s Creek ou encore Beverly Hills 90210 ou Gossip
Girl –, sans le mélodrame gonflé à bloc. Et c’est justement ce réalisme qui fait son succès auprès des jeunes d’ici depuis trois saisons.
RIVERDALE – NETFLIX
Adolescentes, mes copines et moi lisions les fameuses bandes dessinées
Archie. Ce n’était pas de grande qualité, mais nous embarquions dans le quotidien du quatuor d’amis cool comme dans un feuilleton télé. Voici que la chaîne câblée américaine The CW donne vie à Archie, Betty, Veronica et Jughead. À l’époque, la BD était plutôt aseptisée, mais la série est plus crue, plus actuelle, sans tabous, nettement plus grinçante et sexy. La musique lui donne aussi un ton tout à fait original. Au Canada, Netflix la rend accessible et l’automne prochain la version française débarquera à Vrak. Avis aux nostalgiques dans la quarantaine, Molly Ringwald, la rousse vue dans les Sixteen Candles, Breakfast
Club et Pretty in Pink de notre jeunesse, apparaîtra dès le 10e épisode. Elle sera la mère d’Archie.
LES MENTEUSES – VRAK
Je citais Gossip Girl plus tôt, une série qui a influencé en quelque sorte un nouveau genre dramatique pour les ados. Les
menteuses (Pretty Little Liars) en est une descendante, à laquelle on a ajouté une bonne dose de suspense tout en maintenant le ton grinçant. La série a d’ailleurs souvent été comparée à un
Desperate Housewives pour ados. On y suit d’abord cinq meilleures amies dont l’une, Alison, va disparaître. Les quatre autres reçoivent alors des menaces signées A, croyant d’abord à une blague de leur copine, jusqu’au jour où son corps est retrouvé. Les filles découvrent au fil des saisons des secrets que seule Alison connaissait, ce qui les pousse à mener leur propre enquête… à leurs risques et périls. La série en est actuellement à sa septième et dernière saison. Toutes les intrigues se boucleront dans un épisode de deux heures cet automne.