Le Journal de Montreal - Weekend
AIMER MALGRÉ SA DIFFÉRENCE
C’est un sujet rarement abordé au théâtre que l’on s’apprête à explorer sur les planches de La Licorne dans Sylvie aime Maurice. L’un souffre d’un trouble de la personnalité et l’autre est atteint du syndrome d’Asperger. Ensemble, ils forment un couple qu
La pièce Sylvie aime Maurice questionne la possibilité de former un couple et de vivre ensemble malgré les différences, les barrières et les troubles psychologiques.
«Il s’agit d’un drame d’une grande éloquence», explique le comédien Frédéric Blanchette, qui fait partie de la distribution. «Le texte est très émouvant et très touchant.»
L’histoire est celle d’un homme et d’une femme avec des différences notables. Sylvie, interprétée par Florence Longpré, doit composer avec le trouble de la personnalité évitante. Le manque de confiance en soi, l’anxiété et le sentiment d’être rejeté font partie de sa réalité. Maurice, personnifié par Mathieu Lepage, est quant à lui atteint du syndrome d’Asperger, un désordre d’origine neurologique en lien avec l’autisme. Ses difficultés sont du domaine de l’interaction sociale et de la communication avec les autres.
Même s’ils sont tous les deux dans la trentaine, on les verra tomber amoureux pour la première fois. «Malgré leur âge, ils viennent tout juste de découvrir l’amour», révèle le comédien.
Faisant fi de leurs difficultés, ils vont emménager ensemble et même s’acheter un chien. Le couple souhaite vivre comme tout le monde et se donner le droit d’être comme les autres. Bien qu’ils s’aiment sincèrement, leur situation est compliquée, voire dangereuse. Plusieurs événements inattendus surviendront au point où ils devront se laisser, incapables de surmonter les obstacles qui se dressent devant eux. Pas à pas, les spectateurs les suivront dans leur quotidien.
UNE PIÈCE MUSICALE
Pour rendre cette pièce, on compte sur un choeur composé de six comédiens. «Le choeur est omniprésent sur scène pour accompagner le couple, explique Frédéric Blanchette. On souhaite les pousser à aller de l’avant.» On retrouvera différents styles de musique, dont du classique, de la pop ou encore de la musique baroque.
«J’aime chanter et je ne le fais pas souvent sur scène, confie Frédéric Blanchette. C’est ce qui m’a interpellé dans ce projet.»
Un narrateur est aussi présent sur les planches afin de fournir quelques explications aux spectateurs. «Le choeur musical offre un traitement onirique à la pièce, même si le texte est très réaliste», souligne le comédien.
UN QUESTIONNEMENT
Les auteurs ont voulu aborder un thème en lien avec l’ouverture envers l’autre, la proximité humaine, la gestion de la solitude et la compréhension de la différence.
«Les auteurs se sont documentés sur les maladies cognitives et l’autisme, fait remarquer Frédéric Blanchette. Nous ne sommes pas dans le documentaire, mais on reconnaît certains traits de ces maladies chez les personnages.»