Le Journal de Montreal - Weekend
LES KENNEDY FONT LEUR CINÉMA
Natalie Portman aurait dû remporter l’Oscar pour son extraordinaire incarnation de la veuve de John Fitzgerald Kennedy dans Jackie, l’intimiste et impressionniste drame biographique de Pablo Larrain (Neruda). Quoi qu’il en soit, à l’occasion de la sortie en DVD et en VSD cette semaine de ce film exceptionnel, nous vous présentons une sélection d’oeuvres consacrées à l’un ou l’autre des membres du clan Kennedy. L’EMPIRE DU GREC (1978) 5
Après l’assassinat du président américain Cassidy, l’armateur grec Théo Tomasis fait une cour pressante à Liz, la veuve de l’homme d’État. Mais après leur mariage, le multimillionnaire voit son bonheur assombri par le suicide de son ex-épouse et la mort de son fils unique dans un accident d’avion. Jack Lee Thompson (Les canons de Navarone, Les nerfs à vif) met en scène de manière somptueuse, mais plutôt impersonnelle cette idylle chez les riches et célèbres, inspirée de l’histoire d’amour entre Jackie Kennedy et Aristote Onassis, campés par la ravissante Jacqueline Bisset (La nuit américaine) et l’imposant Anthony Quinn (Lawrence d’Arabie).
JFK (1991) 3
En 1966, le procureur de La Nouvelle-Orléans Jim Garrison, insatisfait des conclusions du rapport de la commission Warren, ouvre une enquête sur l’assassinat du président John F. Kennedy.
Fusionnant astucieusement le matériel tourné par son équipe avec des documents d’archives (notamment le célèbre film en 8 mm de Zapruder), Oliver Stone (Platoon, Snowden) a soigneusement recréé les événements qui ont entouré la mort de JFK, au fil d’un suspense judiciaire et politique de qualité supérieure. Kevin Costner (Les incorruptibles, Il danse avec les loups) est excellent dans le rôle du déterminé procureur.
TREIZE JOURS (2000) 4
En octobre 1962, l’armée américaine découvre que les Soviétiques procèdent à l’installation de missiles nucléaires à Cuba. Le président John F. Kennedy, secondé par son frère Robert et son bras droit Kenny O’Donnell, cherche à dénouer la crise par la voie diplomatique.
Roger Donaldson (Le Bounty) nous invite dans les coulisses du pouvoir pour nous refaire la crise du point de vue de ceux qui se sont employés à la dénouer. L’issue du suspense est connue, mais le scénario rigoureux réussit quand même à faire naître un climat de tension soutenu, ce qui représente un petit tour de force. Kevin Costner (encore lui) domine la solide distribution.
BOBBY (2006) 4
Le 4 juin 1968, à l’hôtel Ambassador de Los Angeles, le personnel et les clients se préparent à la fête qui sera donnée en l’honneur du sénateur démocrate Robert Kennedy, pressenti pour être le futur président des ÉtatsUnis. Dans une mise en scène élégante au rythme soutenu, Emilio Estevez (Sur le chemin de Compostelle) mêle avec fluidité les histoires d’une vingtaine de personnes présentes en ce jour fatidique de l’assassinat de Bobby. En grande forme, Sharon Stone (Basic Instinct, Casino) se distingue au sein d’une distribution relevée.