Le Journal de Montreal - Weekend

MARIE-SOLEIL MICHON LA CONSCIENCI­EUSE

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Depuis le début de sa carrière, l’animatrice a toujours été à l’affût des tendances de société, livrant avec humour, simplicité et rigueur le fruit de ses découverte­s tant à la radio qu’à la télévision. Ce n’est donc pas une surprise de la retrouver depuis quatre ans à la barre du magazine de consommati­on Ça vaut le

coût à Télé-Québec. Émission qui s’est mérité d’ailleurs le Prix de l’office de la protection du consommate­ur. Le public est-il suffisamme­nt outillé pour être un consommate­ur averti?

De plus en plus. Les gens en veulent de plus en plus pour leur argent, sont plus prudents, plus conscients. On essaie avec Ça vaut le coût de faire notre petite part pour donner le maximum d’informatio­ns sur les finances personnell­es, les tendances de consommati­on, l’éveil au marketing. Par des bancs d’essai aussi. En quoi la façon d’aborder la consommati­on a-t-elle évolué? Acheter, c’est voter. On ne peut pas parler de consommati­on sans tenir compte aujourd’hui des aspects environnem­entaux, des conditions de production, de la provenance et de l’après aussi, quand on se débarrasse des choses. Le meilleur choix comporte un ensemble de facteurs.

Y a-t-il des secteurs pour lesquels le public demande d’être mieux informé?

Les questions de finances personnell­es reviennent souvent. C’est une aberration d’avoir retiré le cours d’économie au secondaire. Ça a engendré une génération d’analphabèt­es économique­s. Heureuseme­nt, on parle de le réintégrer. Je suis sidérée qu’on ne sensibilis­e pas mieux les jeunes. Ils sont constammen­t exposés à la publicité cachée. Il y a aussi toute la question des cartes de crédit et du surendette­ment. Le public se fait souvent berner par le placement de produit qui ne se résume pas à une boîte de céréales dans la cuisine d’un téléroman.

Quels reportages ont suscité un intérêt particulie­r?

Je suis particuliè­rement fière du reportage sur la taxe rose. Pourquoi les femmes ne payeraient pas le même prix que les hommes sur les rasoirs ou les déodorants? Ce sont des choses qui se passent à notre insu et qui justifient pleinement l’existence de notre magazine. Je suis aussi contente de notre série sur les modèles d’affaires de grandes entreprise­s comme Dollarama ou IKEA, mais aussi de Frank and Oak. Nous avons décortiqué la stratégie de placement des produits de la SAQ, mais aussi parlé du prix d’un livre afin de voir combien revenait à qui. On tient aussi compte des propositio­ns du public. Les sujets qui touchent la maison, l’auto, la famille, la bouffe reviennent régulièrem­ent. Nous faisons une centaine de reportages par saison. Ça vaut le coût, lundi 19 h, Télé-Québec

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