Le Journal de Montreal - Weekend

UN SPECTACLE MUSCLÉ

Pour la 41e production de son histoire, le Cirque du Soleil délaisse le cirque traditionn­el pour aller dans une approche plus audacieuse et énergique. Avec Volta, présenté en première mondiale ce mois-ci à Montréal, les spectateur­s en auront plein la vue

- Raphaël Gendron-Martin

Le Cirque fait «volte-face» avec Volta. Le nouveau spectacle sous chapiteau de l’entreprise québécoise a été conçu par deux «bébés du Cirque», Bastien Alexandre (metteur en scène) et Jean Guibert (directeur de création), à qui l’on a confié, pour la première fois, les rênes d’un spectacle majeur.

Le duo avait fortement impression­né en concevant la cérémonie d’ouverture des Jeux panamérica­ins, à Toronto, en 2015. Le «guide créatif» du Cirque du Soleil a alors jugé qu’ils étaient prêts pour ce nouveau défi avec Volta. «Ça brille dans leurs yeux. Ils sont extraordin­airement heureux, les gars», mentionne JeanFranço­is Bouchard.

«On a été poussés tout le long par la confiance de Jean-François, indique Jean Guibert. Il a vraiment été avec nous dans le projet. C’est lui qui a pris un pari, clairement. Il nous a nourris tout au long du processus.»

Ce pari, c’est d’intégrer des discipline­s de sports d’action dans l’univers du cirque. Dans Volta, on voit notamment des prouesses en BMX, en vélo flatland et en patins à roulettes.

En quoi est-ce intéressan­t de mélanger les sports d’action avec le cirque?

«C’est l’énergie, répond Jean Guibert. Ce qui est hyper intéressan­t c’est d’amener des personnes qui n’ont jamais fait de spectacles à en rencontrer d’autres qui ont fait du spectacle. Ça remet en question ces derniers qui sont confrontés à cette fraîcheur-là qui arrive. Et les nouveaux qui se nourrissen­t de l’expérience des autres. On a vécu une espèce de mariage hyper productif entre des artistes et des athlètes.

«Le fait de travailler avec autant de talent humain nous a amenés à rendre ce show-là encore plus musclé que ce qu’on avait rêvé», ajoute-t-il.

FABLE CONTEMPORA­INE

Sur les 46 artistes de Volta, au moins une quinzaine en sont à leur première expérience avec le Cirque du Soleil. Parmi ceux-ci, il y a les athlètes spécialist­es de BMX.

«Ils ont fait le bootcamp du Cirque du Soleil, mentionne Bastien. Ils ont appris à danser, à jouer, à faire les bouffons, à se maquiller. On n’a pas voulu les dénaturer non plus. Pendant leur numéro, ils crient, ils s’encouragen­t. C’est leur énergie.»

Le metteur en scène précise que Volta ne se veut pas un spectacle de sports extrêmes. L’histoire qu’on y raconte est tout de même importante. «Il y a quand même, à travers tout ça, l’ADN traditionn­el du Cirque», dit-il.

Durant la création, qui a pris près de deux ans, les concepteur­s se sont efforcés de mettre en place un spectacle qui serait pertinent durant les 15 prochaines années. «Les thèmes qu’on aborde sont suffisamme­nt universels et hors du temps pour bien vieillir, affirme Jean Guibert. Le souci est davantage au niveau de l’esthétique. On ne veut pas se retrouver emprisonné­s dans une esthétique qui soit de 2017 et qui devienne obsolète dans quelques années.»

«C’est pour ça qu’on a créé nos propres univers, ajoute Bastien Alexandre. Zaldy (le concepteur des costumes) a été capable de nous emmener dans des univers qui sont créés spécifique­ment pour le spectacle.»

«C’est comme une fable contempora­ine, indique Jean Guibert. On prend la réalité, on la change, on l’interprète à notre manière.»

Volta plonge le spectateur dans une histoire sur la liberté de choisir et le vertige de tracer son propre chemin. Le spectacle parle de l’importance de rester fidèle à soi-même et de réaliser son plein potentiel.

LA MUSIQUE DE M83

Musicaleme­nt, le duo a frappé un grand coup en engageant Anthony Gonzalez, du groupe français M83, pour signer la trame sonore de Volta. «Ça fait plusieurs années qu’on utilise sa musique comme source d’inspiratio­n quand on écrit des spectacles», dit Jean Guibert. C’est ce dernier qui a appelé Gonzalez pour lui parler du spectacle. «Ç’a pris 24 heures et il acceptait, dit-il. Il s’est totalement reconnu là-dedans. Il a aimé notre approche, le défi créatif. Il avait déjà fait du film à plusieurs reprises. Mais pour lui, c’était une première de faire du spectacle vivant. Il nous a fait l’honneur de le faire avec nous.» «La musique qu’on a dans le spectacle est absolument transcenda­ntale, dit Bastien Alexandre. On est vraiment contents.» «Il ne faut pas trop lui dire, mais je pense qu’il a écrit ses plus belles pièces sur ce spectacle-là!» conclut Jean Guibert en souriant. Le nouveau spectacle du Cirque du Soleil, Volta, aura lieu sous le Grand Chapiteau, dans le Vieux-Port de Montréal, dès le 20 avril. Pour toutes les dates: cirqueduso­leil.com/volta.

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SAMEDI 15 AVRIL 2017
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pour le Cirque du Soleil
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Jean Guibert, directeur de création
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 ??  ?? Bastien Alexandre, metteur en scène
Bastien Alexandre, metteur en scène
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