Le Journal de Montreal - Weekend
UN FILM DE MONSTRES PAS COMME LES AUTRES
Anne Hathaway et Jason Sudeikis sont d’anciens amis de l’école primaire qui vont s’affronter d’une manière bien particulière.
Gloria (Anne Hathaway) boit trop, rentre tôt chez elle et ment tout le temps. Ce n’est donc pas étonnant que Tim (Dan Stevens), son petit ami, finisse par la mettre dehors de son loft new-yorkais. Sans le sou – elle écrit des textes sur internet –, Gloria décide donc de réinvestir la maison vide de ses parents. Elle tombe alors sur Oscar (Jason Sudeikis), ancien camarade d’école primaire, qui lui propose un emploi de serveuse dans le bar qu’il a hérité de son père.
MORALISATEUR
Or, dans le même temps, un monstre étrange terrorise Séoul. Apparaissant à 8 h 05 tous les matins, la créature détruit des quartiers, tue des gens et génère la panique. Mais voilà que Gloria s’aperçoit qu’elle est ce monstre. Lorsqu’elle finit par s’endormir au petit matin après ses beuveries, elle se retrouve mystérieusement à Séoul sous cette forme totalement incroyable. Évidemment, comme elle n’est pas méchante, Gloria est donc désespérée de voir à quel point elle est capable de tout détruire sur son passage. Et c’est jusqu’à ce qu’Oscar s’en mêle.
Passé le premier tiers de Colossal, où l’on s’amuse franchement, on se demande ce que le réalisateur Nacho Vigalondo a voulu faire. Car le cinéaste ne tombe jamais dans la comédie franche et fait de ce long métrage de 110 minutes un drame moralisateur. Le monstre de Gloria peut passer pour une parabole sur l’alcoolisme et ses ravages, et tout le film devient alors l’examen du cheminement de notre héroïne, qui retrouvera – bien évidemment – le chemin de la rédemption.
RÔLE INATTENDU
Une partie de l’attrait de Colossal vient du fait que tant Anne Hathaway que Jason Sudeikis incarnent ici des personnages à des années-lumière des rôles qu’ils choisissent habituellement. L’actrice oscarisée n’est pas sympathique (du moins au début) et le comédien cesse d’être gentil assez rapidement.
Le scénario s’enlise donc une fois l’effet de surprise passé et la fin n’offre rien de bien original. Dommage, Colossal aurait pu miser davantage sur les monstres et sur l’humour.