Le Journal de Montreal - Weekend

Une comédie classique de Feydeau

C’est connu, les pièces de Feydeau sont réputées pour alimenter les rires par l’entremise de nombreux malentendu­s. Pour la saison estivale, le Théâtre de Rougemont a choisi de présenter Chat en poche, une pièce du maître du vaudeville, où se succéderon­t

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

Si Chat en poche a connu un succès mitigé au moment de sa sortie à Paris en 1888, elle a, plusieurs années plus tard, réussi à gagner ses lettres de noblesse, si bien qu’elle figure aujourd’hui parmi les pièces à succès du célèbre auteur français.

«C’est une pièce qui est très peu connue au Québec», souligne la comédienne Lynda Johnson, qui montera sur les planches du Théâtre de Rougemont pour la première fois. C’est également la première fois qu’elle prendra part à une pièce profession­nelle de Feydeau, un auteur qu’elle apprécie particuliè­rement.

UN PARVENU

Le personnage de Lynda Johnson, Julie, est une musicienne. Son père, M. Pacarel (Vincent Bilodeau) a fait fortune dans l’industrie du sucre. «C’est en quelque sorte un parvenu qui est devenu riche au fil du temps», fait remarquer la comédienne.

Loin de vouloir se contenter de son succès, il souhaite désormais élargir ses horizons et se diriger vers l’industrie du spectacle et produire un opéra. «Il veut faire venir à Paris un célèbre ténor de l’opéra de Bordeaux», révèle Lynda Johnson. S’il s’intéresse au milieu artistique, c’est aussi en raison du talent de sa fille pour la musique. «On comprend que Julie est une bonne musicienne, elle s’est d’ailleurs permis de réécrire l’opéra Faust de Charles Gounod, précise l’interprète. Elle estime avoir le talent pour le faire. Elle est sans complexe.»

CONFUSIONS

Les confusions seront nombreuses, en commençant par le ténor qui débarquera chez les Pacarel et qui ne sera pas celui espéré. Loin d’être un ténor, il s’agira plutôt du fils de son ami Dufausset qui se rendait à Paris pour suivre ses études de droit. Malgré la méprise, un contrat sera conclu entre les deux hommes. Un accueil triomphal, digne d’un grand ténor, sera même organisé.

La pièce rappellera la vieille expression française à l’origine du nom de la pièce, «chat en poche», qui signifie qu’il ne faut jamais conclure une affaire sans avoir examiné l’objet de la vente.

Contrairem­ent à plusieurs autres pièces de Feydeau, on apprend que nous ne serons pas dans une pièce aux multiples claquages de portes, mais plutôt aux nombreux malentendu­s. «Le moteur de cette comédie sera de mettre des gens dans le pétrin», annonce l’actrice qui poursuit ses tournages de la série télé O’.

Le metteur en scène a choisi de camper sa pièce à Paris dans les années 1950 plutôt qu’à l’époque où elle a été écrite. Après son passage au Théâtre de Rougement, la production estivale partira en tournée au Québec, à compter d’octobre.

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