Le Journal de Montreal - Weekend
LA PETITE HISTOIRE DE FESTIVENT
De l’autre côté du fleuve, à l’ombre du géant qu’est devenu le Festival d’été de Québec, Festivent attire de plus en plus de vedettes internationales. Pour sa 35e édition, le festival lévisien poursuivra son ascension dans l’échiquier des grands événement
À quelques jours du coup d’envoi de Festivent, Le Journal a discuté avec Huot du passé, présent et futur de l’événement.
Qui étaient les vedettes de Festivent en 2003 quand tu es arrivé en poste ?
« C’était très Québécois. Ça pouvait ressembler aux Respectables, Martin Deschamps, Marie-Chantal Toupin. À l’époque, le budget d’exploitation total se situait entre 400 000 $ et 450 000 $. C’était minimaliste. Aujourd’hui, nous sommes à 3,5 millions de dollars. »
D’emblée, est-ce que tu voulais que Festivent se tourne vers les vedettes internationales ?
« On n’avait pas le choix. Dans le temps, on gérait l’Agora avec Genex (Huot est un ancien de Genex) et nous avions beaucoup de bands internationaux. On avait donc des contacts pour avoir des artistes plus hot et plus rock. C’est à ce moment qu’on a mis la pédale au fond. »
As-tu une approche particulière en programmation ? Essayes-tu d’avoir des styles différents ?
« Non, parce que c’est tellement dur de signer des bands, d’avoir le juste prix. Je ne peux pas encore donner trop d’argent à un artiste à Festivent. J’essaye toujours d’avoir un nom grand public pour drainer. Vance Joy passe beaucoup à WKND, mais ce n’est pas un artiste reconnu dans le grand public. Good Charlotte et Milky Chance, c’est parfait. Sublime with Rome ? Les gens se demandent c’est quoi. Sublime est connu, mais Sublime with Rome, pas vraiment. »
Tu présentes cette année The Australian Pink Floyd Show. Est-ce encore pertinent pour Festivent d’avoir des groupes hommages ?
« Non, mais pour Australian Pink Floyd Show, oui. Quand tu as un hommage de cette qualité qui remplit des arénas, je suis prêt à faire une exception. »
Est-ce que le voisinage du Festival d’été a un impact sur un événement comme Festivent ?
« À moitié, je dirais. J’ai l’impression d’avoir la scène intermédiaire que le FEQ n’a pas. Il n’y a probablement pas un artiste des plaines d’Abraham que je pourrais me payer. Au parc de la Francophonie, ils font à guichets fermés des artistes avec lesquels je pourrais attirer plus de monde à Festivent. Mais je n’ai jamais eu de problème avec le FEQ. On n’offre pas la même chose. »
Tu partages Vance Joy et Milky Chance avec le festival Osheaga de Montréal. Est-ce que ça peut devenir une carte dans ton jeu ?
« (Hésitation) J’ai eu beaucoup de discussions avec evenko au cours des derniers mois. C’est pas mal tout ce que je peux dire. Si on peut se parler et en faire un allié, tant mieux. Je n’aurai jamais les deux premières rangées de leur affiche, mais ils ont des artistes qui me plaisent. »
Quel genre d’avenir entrevois-tu pour Festivent ?
« Depuis quelques années, on veut des
shows qui vont faire en sorte qu’on va avoir entre 30 000 et 35 000 personnes sur le site chaque soir. L’an passé, on l’a fait pour The Offspring. »
Quand tu auras ton 30 000 chaque soir, pourrais-tu être plus agressif dans la programmation ?
« Oui, mais je ne veux pas le faire au détriment des gens qui ne pourront pas rentrer sur le site. Si je vends trop de passeports (Festivent en vend environ 50 000) et que je dois fermer un samedi soir, c’est pas cool. Même avec un plus gros band, je ne pourrai pas rentrer plus de monde, je ne vendrai pas plus de passeports ni plus de bière pendant le show. Alors comment je pourrais le rentabiliser ? »
Le développement de Festivent ne passerait-il alors pas sa deuxième scène ?
« J’aimerais beaucoup la sortir de mon site et aller ailleurs. Traverser la petite scène dans un stationnement et mettre 10 000 personnes, ça peut être un objectif enviable. »