Le Journal de Montreal - Weekend
GERE, WINGER, LE MEILLEUR DES DEUX
En 1982, Richard Gere et Debra Winger ont fait chavirer les coeurs du monde entier dans Officier et Gentleman, la réédition de la semaine. Depuis, leurs carrières respectives ont pris des chemins différents, sans jamais se croiser à nouveau. Un hasard de la distribution aura voulu qu’ils apparaissent simultanément cette semaine, lui dans The Dinner, elle dans The Lovers, deux films indépendants. Pour renforcer la coïncidence, rappelons-nous le meilleur des deux, et ce temps pas si lointain où ils étaient les acteurs les plus populaires de leur génération.
1 LES MOISSONS DU CIEL
Richard Gere brille en toute sobriété dans cette oeuvre admirablement composée (les images de Nestor Almendros sont exceptionnelles) du grand maître Terrence Malick
(L’arbre de la vie). Il y joue un ouvrier d’usine de Chicago qui, après avoir assommé son contremaître, s’enfuit vers le Sud avec sa maîtresse et sa jeune soeur, et trouve du travail sur une ferme du Texas. 3 UN THÉ AU SAHARA
Le choc des cultures a rarement été décrit de façon aussi percutante que dans ce film de Bernardo Bertolucci, sorti en 1990 et campé à la fin des années 1940. Winger forme avec John Malkovich un couple d’intellectuels new-yorkais qui, en arpentant l’Afrique, traverse une sévère crise conjugale. La photo exquise de Vittorio Storaro nous fait sentir à la fois la beauté et les périls du désert. Une oeuvre aussi fascinante que déconcertante.
3 COTTON CLUB
Francis Ford Coppola évoque ici l’apogée du « jazz age », montrant les liens entre le showbiz et la pègre, passant de l’ivresse du spectacle à la violence en un kaléidoscope fascinant. Gere joue un musicien, Dixie Dwyer, qui sauve la vie d’un caïd de la pègre de New York, qui devient son bienfaiteur.
4 TENDRES PASSIONS
Sans doute le film le plus populaire de la filmographie de Debra Winger, cette oeuvre sentimentale, douchée d’oscars en 1983, a fait pleurer toute une génération. James L. Brooks raconte la relation fusionnelle d’une veuve (Shirley MacLaine) avec sa fille (Winger), éventuellement emportée par le cancer. La beauté du film tient dans ses dialogues et la justesse psychologique de ses personnages.
4 LE GIGOLO AMÉRICAIN
Un léger parfum de scandale a accompagné la sortie, en 1980, de ce grand succès populaire (fortifié par la chanson Call Me de Blondie) dans lequel Richard Gere, sous la direction de Paul Schrader, joue un chauffeur qui offre ses services aux dames d’âge mûr, puis se retrouve impliqué dans une affaire de meurtre.
4 LA MAIN DROITE DU DIABLE
En 1988, Costa-Gavras dénonçait la montée de l’extrême droite aux ÉtatsUnis à travers ce thriller engagé dans lequel Debra Winger, en agente du FBI, infiltre une communauté du Midwest américain pour incriminer les coupables d’un assassinat raciste. Un film sur l’ambiguïté, qui tire avantage du talent de Winger et de Tom Berenger, dans le rôle du fermier attachant dont elle s’éprend - mal lui en prît!